d'Israël donnaient au peuple dans le désert. Après l'exil même nous voyons encore les mères soigner
l'instruction de leurs enfants, Susan. 3, 2 Timothée 3:15; la religion forme toujours la partie la plus
importante de cette éducation, parce que la religion est intimement liée à l'état civil, et qu'elle est aussi
indispensable au citoyen qu'au fidèle. étant à la fois politique et théocratique. Cependant c'est à cette
époque à peu près, que prirent naissance les premières écoles juives, qui ne furent dans le principe qu'une
espèce de dépendance des synagogues. Les jeunes garçons destinés à la carrière des saintes lettres
recevaient sans doute une instruction préparatoire, avant d'être confiés au scribe qui devait les former.
On n'enseignait que rarement les langues étrangères dans les écoles de la Palestine; cependant, d'après le
Talmud, ce n'est que de la dernière guerre des Juifs que date la défense positive d'enseigner le grec aux
enfants.
Écoles de prophètes. Il y en avait dans différents endroits du pays, notamment à Rama, 1 Samuel 19:19-
20, à Jéricho, 2 Rois 2:5, à Béthel et à Guilgal, 2 Rois 2:3; 4:38. Quelques-uns prétendent qu'Élie avait aussi
une école de ce genre dans les grottes du Carmel. Les jeunes gens qui faisaient partie de ces assemblées
étaient appelés fils des prophètes; ils n'étaient pas nécessairement jeunes, et pouvaient être mariés, 2 Rois
4:1; ils vivaient ensemble, quelquefois en nombre fort considérable, 2 Rois 2:16; 6:1, (peut-être aussi 1 Rois
18:4,13) et prenaient leurs repas en commun, 2 Rois 4:38. La musique et le chant jouaient un grand rôle
dans leurs exercices religieux, comme on peut le voir par 1 Samuel 10:5, mais l'Écriture ne nous donne
aucun détail sur l'ensemble de leurs travaux et sur l'objet même de l'institution: la prophétie, comme don
miraculeux, ne pouvait pas se communiquer par l'enseignement; d'un autre côté, lorsqu'on voit Saül se
joindre tout-à-coup aux jeunes gens qui prophétisent, 1 Samuel 10:10, on est presque obligé d'admettre
qu'une grande puissance de l'Esprit se manifestait au milieu d'eux. Le plus naturel est, ce nous semble, de
voir dans ces écoles des associations de jeunes gens pieux, réunis autour d'un prophète pour s'instruire et
s'édifier, et saintement électrisés par la parole noble et divine de leur maître, qui les élevait dans une
sphère plus haute de la vie religieuse, et leur communiquait ainsi des dons qui étaient refusés aux âmes
moins pieuses, moins constamment sous l'influence d'en-haut. Il paraît, d'ailleurs, que les prophètes
avaient en effet des réunions régulières d'instruction qu'ils tenaient les jours de sabbat, les jours de
nouvelle lune, et à d'autres moments déterminés; on peut le conclure de 2 Rois 4:23.
Ces réunions subsistèrent jusqu'à la captivité de Babylone; on en trouve peut-être encore quelques traces,
Ézéchiel 14:1; 20:1; 8:1; etc., puis elles furent remplacées par les synagogues, dont le nombre se multiplia
tellement au retour de l'exil, que dans la seule ville de Jérusalem on en compta jusqu'à 394 ou 400: chaque
corps de métier avait la sienne, les étrangers même en possédaient plusieurs.
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ÉCRITURE.
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L'écriture fut de bonne heure connue des Hébreux; cependant l'on n'est pas d'accord sur l'époque où elle
fut introduite d'une manière générale, et deux opinions passablement tranchées sont encore en présence
aujourd'hui. Hengstenberg et Hævernick réclament déjà pour les patriarches la connaissance de l'art
d'écrire; Winer ne la fait remonter qu'aux jours de Moïse; Hartmann et Bohlen veulent même ne lui
donner qu'une origine beaucoup plus récente. Nous ne dirons rien de cette dernière opinion qui n'a pour
elle qu'une volonté et des préoccupations dogmatiques, non plus que de celle qui attribue à Adam
l'invention de l'écriture et la composition d'un livre; quant aux prophéties d'Énoch, dont il est parlé Jude
14.
— Voir: Énoch.
En faveur de la première opinion, Hævernick (Einleit, in die BB. des Ancien Testament, p. 269 sq.) a réuni
un grand nombre de passages et de présomptions diverses, qui ne sont pas tous également probants,
mais dont l'ensemble milite avec beaucoup de force à l'appui de sa thèse. Les rapports fréquents des
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