Page 383 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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Hébreux avec les Phéniciens, les richesses et la prospérité de Sidon, ses vaisseaux bien connus des
patriarches, Genèse 49:13, les relations du Mord avec le Sud, les marchands madianites venant de Galaad
pour se rendre en Égypte, Deutéronome 3:12; Genèse 37:25, les ornements et autres articles de luxe,
mentionnés dans l'histoire des patriarches, Genèse 43:11; 24:22; 37:3, les échanges, et l'emploi de l'argent
comme valeur déterminée, 20:16, tout indique un degré de civilisation tellement avancé, qu'il est difficile
de croire que la culture intellectuelle n'ait pas marché de pair avec un pareil développement, et que
l'écriture ne soit pas devenue une nécessité.
— L'histoire de Juda et Thamar, Genèse 38:18, nous présente une autre trace qui semble indiquer la
connaissance de l'écriture; il y est parlé d'un cachet (cf. Hérodote I, 195); or un cachet suppose l'art de
graver, qui suppose à son tour l'écriture.
— Le mot hébreu employé Genèse 41:8; pour magicien, est un composé du mot hhéret, Ésaïe 8:1, qui
signifie un burin à graver (une touche de fer, Job 19:24); nouvel indice.
— Enfin le mot shoterim, traduit par commissaires, Exode 5:6, et ailleurs, et qui se rencontre
fréquemment dans le Deutéronome, même en parlant de temps antérieurs à Moïse, signifie proprement
écrivains, inscripteurs; c'étaient peut-être des espèces de commis teneurs de livres, comme il y en eut plus
tard, surtout parmi les Lévites, un grand nombre, chargés des registres généalogiques et des
dénombrements.
À ces traces antémosaïques on objecte, que les patriarches sont représentés dans la Genèse comme se
faisant des monuments naturels, des autels, des monceaux de pierres, des arbres, pour suppléer à
l'absence de l'écriture et pour seconder la mémoire. On voit en effet plusieurs mémoriaux de ce genre;
mais d'abord nous ignorons s'ils ne portaient pas quelques inscriptions, et ensuite il est peu probable que
leur simple existence secondât suffisamment la mémoire, si du reste aucun signe caractéristique ne venait
rappeler l'événement: ces monuments d'ailleurs se retrouvent même après les temps mosaïques, et même
de nos jours, sans qu'on puisse nier l'art d'écrire.
À l'époque de Moïse on ne peut plus douter que l'écriture ne soit bien connue; Moïse écrit la loi, la fait lire
par le Lévite, copier pour l'usage des rois, Deutéronome 31:9,11; 17:18; les anciens d'Israël sont convoqués
par écrit, Nombres 11:24,26; les imprécations prononcées contre la femme soupçonnée d'adultère, au cas
qu'elle soit coupable, sont écrites dans un livre, Nombres 5:23, les pierres sont sculptées, même on y grave
des noms, Exode 35:33; 28:36; Deutéronome 27:8; en lettres tantôt fines, tantôt fort grandes; des passages
écrits doivent servir de fronteaux aux Israélites au lieu des amulettes égyptiennes, Exode 13:16;
Deutéronome 6:8; 11:18; les poteaux des maisons sont recouverts d'inscriptions pareilles, 6:9; enfin
l'époux qui veut répudier sa femme doit lui donner une lettre de divorce, Deutéronome 24:1-4.
— On peut voir ensuite, pour l'époque qui suivit Moïse, Josué 24:26; 8:32,34,35; 18:4,6,9; Juges 5:14; 8:14;
Jérémie 52:25; etc., Ézéchiel 9:2.
— Dans les premiers temps, et pour les actes d'une certaine importance, des masses solides, des rochers,
sont les matériaux dont on se sert, Exode 24:12; 31:18; 34:1; Deutéronome 10:1; 27:8; de lourds et puissants
burins de fer sont les plumes des écrivains, Job 19:24; Jérémie 17:1. Des plaques de métal, et quelquefois
de bois, servent cependant aussi à recevoir les caractères, Exode 28:36; Nombres 17:2; on trouve encore
mentionnés parmi les objets en usage l'encre, Jérémie 36:18; cf. 2 Jean 12; 3 Jean 13; 2 Corinthiens 3:3; un
canif, Jérémie 36:23; une pointe de diamant pour graver, Jérémie 17:1; cf. Ésaïe 8:1; des plumes, Jérémie
8:8; cf. 3 Jean 13. Du papier égyptien semble mentionné 2 Jean 12, et des feuilles de parchemin 2 Timothée
4:13. On se servait aussi de tablettes légères pour l'usage journalier, Luc 1:63. Les ouvrages un peu
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