Page 1241 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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voué en était le vrai possesseur par héritage; s'il n'en était propriétaire que par achat, ce champ retournait
à son maître primitif, pour que la succession des héritages ne fût pas interrompue,. On ne voit du reste
aucun exemple de vœux pareils, et il paraît que les réserves et les restrictions imposées par la loi étaient
assez gênantes pour équivaloir dans ces cas à une interdiction réelle.
— Il n'était pas permis de vouer à l'Éternel ce qui lui appartenait naturellement, comme les premiers-nés.
Le salaire de la débauche ne pouvait non plus être affecté aux choses saintes, qu'il s'agît d'une femme ou
d'un homme, Deutéronome 23:18 (dans ce passage le mot chien a le même sens que Apocalypse 22:15; cf.
Romains 1:24): cette défense était une condamnation formelle des mœurs païennes, notamment de celles
des Phéniciens, qui déposaient dans les temples de leurs dieux le prix de la prostitution.
— L'accomplissement d'un vœu était souvent accompagné de sacrifices et de festins, comme aussi un
sacrifice pouvait avoir été lui-même l'objet d'un vœu, Lévitique 7:16; 22:18; 21; Nombres 15:3;
Deutéronome 12:17; 1 Samuel 1:21; 2 Samuel 15:7.
Quant au vœu de Jephthé,
— Voir: cet article.
Dans le Nouveau Testament il n'est parlé de vœux que deux fois, et, chose singulière, c'est à propos de
l'apôtre des gentils, de Paul, de celui qu'on accusait de renverser la loi. On ne sait à quelle occasion il fit
son premier vœu, Actes 18:18: on suppose qu'il avait couru quelque grand danger, et que selon l'usage
juif il fit un vœu, non point de nazaréat proprement dit, comme le pensent certains auteurs, mais de
purification ou d'actions de grâce, de nazaréat temporaire. Ce vœu consistait à promettre un sacrifice, à
s'abstenir de vin trente jours à l'avance, et à se faire couper les cheveux. On s'explique ainsi la hâte avec
laquelle, venant de Cenchrée, Paul traversa Éphèse pour se rendre à Jérusalem. Il n'est pas probable que
ce vœu ait aucun rapport avec celui dont il est parlé plus tard, Actes 21:24; ce dernier fut fait à
l'instigation de Jacques et des chrétiens de Jérusalem, qui désiraient que Paul prouvât par un acte public,
qu'il était encore attaché aux formes et aux habitudes du judaïsme; la cérémonie qu'on lui demandait,
était de ces choses qu'il pouvait faire sans mentir à ses principes; en contribuant à la dépense de la
purification de quatre chrétiens juifs, il montrait sa largeur d'esprit et sa tolérance pour les formes. Ce
vœu néanmoins laisse quelque trouble dans l'esprit; Dieu ne le bénit point; une émeute éclata, Paul fut
arrêté, incarcéré, conduit à Rome, et s'il eut l'occasion d'y rendre témoignage à l'Évangile, ce fut au prix
de sa vie.
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VOILE,
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— Voir: Tabernacle.
Dans l'Orient, ancien et moderne, le voile a toujours été l'une des parties les plus importantes de la
toilette d'une femme; les esclaves seules, et les danseuses qui étaient en même temps filles publiques,
faisaient exception à cette règle, quelquefois aussi les femmes de la dernière classe. Le même usage
régnait également parmi les Juifs, quoique chez eux, notamment à l'époque patriarcale, l'étiquette fût en
général moins sévère. On voit chez leurs familles nomades, des filles, et même des femmes, sortir sans
voile; mais la fiancée se voilait devant son époux (nubere viro), Genèse 12:14; 20:16; 24:65. Le voile dont
s'enveloppa Tamar, Genèse 38:15, était plutôt un déguisement que l'enseigne d'une prostituée. Ésaïe 3:22;
Cantique 5:7, montrent combien les voiles étaient recherchés; ils étaient à la fois l'ornement de la pudeur
et celui de la beauté; les femmes de distinction en portaient souvent plusieurs les uns sur les autres. Les
différents noms sous lesquels ils sont désignés, ne peuvent suffire à caractériser leur nature ou leurs
différences; l'étymologie même, dans des affaires de mode, n'est presque jamais un guide auquel on
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