Page 1240 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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l'on prend soin de sa monture, s'il y a lieu, cf. Genèse 18:4; 24:32; Juges 19:21. Des présents réciproques
étaient également chose ordinaire dans les visites faites ou reçues.
Les épreuves et les afflictions sont souvent appelées des visites ou visitations de Dieu, Exode 20:5; 32:34;
Lévitique 18:25, expression bien surprenante dans un livre qui nous parle d'un Dieu d'amour; mais c'est
aussi un Dieu de justice, et le même mot se prend ailleurs en bonne part, Genèse 21:1; Exode 3:16; 1
Samuel 2:21; Luc 1:68. L'idée fondamentale qui justifie l'emploi de ce mot, c'est que rien ne se fait sans la
volonté de Dieu; tout ce qui arrive, bien ou mal, doit rappeler à l'homme que Dieu a passé par là, que
Dieu est là, qu'il se manifeste; ce qui nous paraît douloureux ne l'est que d'une manière relative; l'action
de Dieu sur l'homme a pour objet, non le temps qui nous échappe, mais l'éternité qu'il nous offre, et les
épreuves sont des appels au bonheur; l'affligé est rappelé tout ensemble au sérieux et à l'espérance;
l'homme heureux, est appelé à la reconnaissance et à la foi.
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VŒUX.
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On en distinguait de deux sortes chez les Hébreux: les vœux positifs, et les vœux négatifs, ou la promesse
faite à Dieu de s'abstenir de certaines choses; le nazaréat était le plus important de ces derniers, parmi
lesquels on peut compter aussi l'interdit, q.v. Quant aux vœux positifs, c'est-à-dire la promesse de faire
une chose à l'honneur de l'Éternel, on en retrouve la trace dès les temps les plus anciens: Jacob promet à
Dieu la dîme de ses biens, si Dieu bénit son voyage en Mésopotamie, Genèse 28:20. Tous les peuples de
l'antiquité ont connu cette espèce d'engagement de l'homme vis-à-vis de Dieu (Iliad. 6, 308. Odyss. 3, 382.
Virgile, Enéid. 5, 234, etc.), et la cause s'en trouve dans les idées anthropomorphiques et
anthropopathiques qu'on se faisait de Dieu, comme s'il ne consentait à accorder certaines choses que sous
condition, et en réclamant pour sa part quelques avantages correspondants. Ce point de vue n'est pas
contraire à la piété, mais il est contraire à la vérité, et des idées saines sur Dieu et sur l'homme ne
s'accorderont jamais avec une théorie des vœux, souvent fatale, toujours inintelligente. On faisait des
vœux lorsqu'on se trouvait dans une position pénible ou désespérée, Juges 11:30. Jonas 1:16, quelquefois
pour obtenir la possession d'une chose désirée, 1 Samuel 1:11; 2 Samuel 15:8, et leur accomplissement
était considéré comme un des plus impérieux devoirs, Juges 11:39; Ecclésiaste 5:4; cf. Psaumes 66:13;
76:11; 116:18. Moïse ne combattit pas les vœux en théorie, quoiqu'il ne les recommandât pas non plus;
mais, comme toujours, il en restreignit l'usage par des prescriptions de nature à prévenir, autant que
possible, les inconvénients domestiques ou publics qui pouvaient en résulter. Un vœu devait
immanquablement et entièrement être rempli, Deutéronome 23:21; Nombres 30:3; aussi Salomon
recommande-t-il de n'en faire jamais qu'avec circonspection, Proverbes 20:25.
Des personnes non indépendantes, telles que des esclaves, des femmes, des filles (il n'est pas parlé des fils
qui, cependant, ne sauraient être absolument exceptés), n'avaient pas le droit de faire un vœu sans le
consentement formel de leurs supérieurs, maîtres, parents ou tuteurs, Nombres 30:4. Un vœu fait
intérieurement ne suffisait pas: pour lier, il devait avoir été fait à haute voix, Deutéronome 23:23. Il va
sans dire qu'on ne pouvait pas vouer à Dieu quelque chose d'imparfait, lorsqu'on était en état de faire
mieux; mais il résulte de Malachie 1:14, que la lésinerie s'en était mêlée, et qu'avec le temps les vœux ne
comportaient plus un bien grand renoncement; c'était un moyen de se débarrasser pieusement de ce dont
on ne pouvait plus faire usage soi-même.
Tout ce qui avait été voué pouvait se racheter, moyennant un certain prix fixé d'avance, même les
personnes (les enfants par exemple) qui s'étaient vouées, ou avaient été vouées à l'Éternel par leurs
parents, pour le service du tabernacle, Lévitique 27, cf. 1 Samuel 1:11. Des animaux impurs, des maisons,
des héritages pouvaient être rachetés; l'estimation en était faite par le prêtre, et il fallait payer un
cinquième en sus de leur valeur. Celui qui ne rachetait pas son champ en était légitimement et pour
toujours dépossédé; en l'année jubilaire ce champ était réuni aux domaines du temple, si celui qui l'avait
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