Page 1230 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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On peut voir les articles spéciaux pour les détails; ici quelques remarques générales suffiront. L'Écriture
qui nomme diverses pièces de vêtements, ne parle nulle part de leur forme et de leur coupe, à l'exception
de ce qui concerne les prêtres et le souverain sacrificateur; mais on peut conclure de l'usage général de
l'Orient ancien et moderne, et des besoins du climat, que les vêtements des Juifs étaient amples et à larges
replis: les modes changent peu, lorsqu'elles sont indiquées ou commandées par la nature; et quelques
bas-reliefs retrouvés à Babylone, à Persépolis, et dans les nécropoles de Thèbes, confirment ce que
l'induction fait soupçonner. Le costume des femmes ne différait pas essentiellement de celui des hommes;
quelques pièces de plus, quelques ornements, peut-être une étoffe plus fine et plus riche, servaient à
distinguer les deux sexes, et la défense faite aux hommes de se déguiser en femmes, ou l'inverse,
Deutéronome 22:5, ne porte que sur ces quelques caractères extérieurs, et non sur un costume complet:
cette défense n'avait d'autre but que de prévenir les désordres que provoquent si souvent les méprises et
les quiproquos des mascarades.
La confection des habits fut dans presque tous les temps l'une des occupations des femmes, et même des
plus distinguées par leur rang, 1 Samuel 2:19; Proverbes 31:21; Actes 9:39. L'exemple de Pénélope montre
qu'il en était de même chez d'autres peuples de l'ancien monde. Chez les Juifs, l'ensemble du costume se
composait de deux parties principales:
1.
le vêtement de dessous, espèce de robe ou de tunique, nommée en hébreu k'toneth, que l'on
retenait autour du corps au moyen d'une ceinture, et qui recouvrait quelquefois une chemise de lin
(hébreu, sadin), Juges 14:12; Proverbes 31:24; Ésaïe 3:23, passages qui sont les uns et les autres traduits
dans nos versions de manière à écarter ce dernier mot; les riches n'étaient pas seuls à posséder ce
vêtement nécessaire: la classe ouvrière, les pêcheurs en particulier, portaient aussi des chemises, de
manière à pouvoir au besoin jeter la tunique en arrière pour faciliter les mouvements, sans être tout à, fait
nus; dans ce dernier cas, cependant, lorsqu'un homme n'avait plus que sa chemise, on disait souvent qu'il
était nu, 1 Samuel 19:24; 2 Samuel 6:20; Ésaïe 20:2; Jean 21:7. Les grands et les hommes en voyage
portaient quelquefois aussi deux tuniques, dont l'une supérieure et avec des manches (mahatapha) était
toujours plus grande que celle de dessous, qui était sans manches (mehil), 1 Samuel 15:27; 18:4; 24:5; Ésaïe
3:22; mais cette habitude fut toujours considérée comme une affaire de luxe, Matthieu 10:10; Marc 6:9; Luc
3:11; 9:3.
2.
Un vêtement de dessus, ou manteau (simla, bèged, etc.). Cette pièce, qui était la plus apparente,
variait aussi le plus dans sa forme, et avait différents noms suivant sa coupe, sa finesse, le sexe qui devait
s'en servir, etc. En général, c'était un vêtement très ample, mais qu'on a eu tort de croire régulièrement
doublé de fourrures, d'après Genèse 25:25; Zacharie 13:4, quoique aujourd'hui encore, même en été, les
Orientaux, et notamment les Turcs, aiment à se couvrir de riches pelisses. Ces deux passages citent un
vêlement particulier qui, bien loin de faire règle, semble précisément n'être indiqué que comme
exception. L'ampleur du manteau pouvait, à l'occasion, servir de poche ou de sac, Ruth 3:15; Psaumes
79:12; Luc 6:38. La robe qui fut donnée à Joseph par son père, et celle que portait Tamar, Genèse 37:3; 2
Samuel 13:18 (hébreu passim), étaient probablement des manteaux bigarrés de diverses couleurs et de
broderies; ils étaient extrêmement recherchés, Juges 5:28; 8:26; 2 Samuel 1:24; Proverbes 31:22; Esther 8:15;
Ézéchiel 16:10. On les faisait, en partie, venir du dehors, Sophonie 1:8. Les vêtements blancs, de lin ou de
coton, étaient également considérés comme très précieux, et cette couleur, le symbole de l'innocence, est
recommandée par Salomon, dans un sens figuré, à celui qui veut vivre justement, Ecclésiaste 9:8. Le
vêtement du Christ transfiguré devint tout blanc, Luc 9:29, et les anges qui apparurent aux femmes, après
la résurrection, sont représentés comme vêtus de robes blanches, Matthieu 28:3; mais, dans ces deux cas,
la couleur exprime plutôt la splendeur, le rayonnement de la pure lumière du ciel, cf. Luc 24:4. D'après la
loi de Moïse, les prêtres seuls pouvaient être vêtus de blanc. Il paraît que, sous les derniers rois, un luxe
dévergondé s'introduisit dans l'habillement, Jérémie 4:30; Lamentations 4:5; Sophonie 1:8; c'est un
caractère de toutes les époques de décadence, et il durait encore parmi les Juifs au temps des apôtres, 1
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