qu'il y avait de caché, de symbolique, dans l'ensemble de la législation et de l'histoire des Hébreux. Aux
types sacramentels qui, outre les deux caractères indiqués plus haut, emportaient encore l'idée
d'obligation, de devoir, tels que le sabbat, les sacrifices, nous joindrions, comme formant une seconde
catégorie, les types spirituels destinés à élever l'âme au-dessus de la loi vers l'idée de la foi; le serpent
d'airain serait au premier rang de cette classe; peut-être aussi la manne, le tabernacle, le nazaréat; et les
types libres, ou accidentels, dont la signification, peut-être nulle dans le moment, a été mise en évidence
après que Jésus fut venu tout résumer en sa personne. Les premiers représenteraient la morale, les
œuvres; les seconds la foi, la doctrine; les derniers l'histoire, le témoignage.
C'est ainsi, mais de cette manière seulement, que nous pouvons comprendre l'extension donnée au
système des types; c'est dans ce sens que nous y avons adhéré en plusieurs endroits, et que nous pouvons
accorder à la typologie une certaine influence sur la vie religieuse. L'étude en est intéressante, et, puisque
l'histoire juive a été écrite pour nous, afin qu'elle nous fournît des exemples (la seule histoire, sans doute,
qui ait été écrite dans ce but), nous ne pouvons pas trop l'étudier sous ce rapport. Le Nouveau Testament,
d'ailleurs, nous y convie; ce qui était le premier n'était pas ce qui est spirituel, 1 Corinthiens 15:46. Le
développement successif de la même vérité sous diverses formes, les résultats divers des divers états de
développement, les nombreuses comparaisons de l'Ancien Testament avec le Nouveau, tout nous montre
d'abord un but immédiat d'instruction, puis l'acheminement graduel à un ordre de choses supérieur, et
enfin un plan unique, profondément médité, et parfaitement d'accord avec lui-même. L'histoire, les
hommes, les institutions du judaïsme, sollicitent notre attention autant que les prophéties, et prouvent
que ce qui a fini par être, Jésus-Christ, n'était que la grande consommation de ce qui avait été longtemps
préfiguré d'avance, le corps de l'ombre, l'accomplissement parfait de pressentiments imparfaits, la
concentration de tant de rayons épars, la clef de tant d'énigmes, l'explication et la réalisation de faits
isolés, qui n'eussent, sans ce grand fait, jamais été compris, jamais été dignes de l'être.
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TYR,
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la plus méridionale, la plus grande, la plus puissante des villes phéniciennes, déjà nommée Josué 19:29;
cf. 2 Samuel 24:7; 1 Rois 9:12; Ésaïe 23:1; Osée 9:13. Les déclarations de l'Écriture à son égard sont
remarquables: quelques-unes de ses prophéties sont obscures, et le rôle de cette célèbre cité a été assez
important pour que Hengstenberg ait consacré à son histoire un ouvrage spécial.
II y avait, à proprement parler, deux villes de ce nom: Tyr ou Turza, Turos, en hébreu Tsor (rocher,
Sarranus, dans Virgile, désigne un Tyrien, Géorg. 2, 506; le changement de l's en t étant facile et fréquent
chez les Arméniens). L'ancienne Tyr, ou Palæo-Tyrus, était à une lieue environ de la nouvelle. Elle fut
bâtie par les Sidoniens, ce que rappelle Ésaïe 23:12, en l'appelant fille de Sidon; mais elle devait éclipser sa
mère. Construite sur le continent, au sommet d'un rocher de 50 pieds de hauteur et dans une position très
forte, elle était la première ville de commerce et la plus grande ville maritime de l'ancien monde. Elle
s'enrichissait par le négoce et par ses fabriques, dont les principales étaient celles de verre, de fin lin et
d'étoffes teintes en pourpre; elle était puissante par ses nombreuses colonies; elle était le marché des
productions d'Israël. Ses ouvriers étaient habiles dans l'art de tailler les pierres, de travailler le bois, et de
mettre en œuvre les métaux. David et Salomon eurent des rapports d'amitié avec Hiram, roi de Tyr, qui
contribua directement à la construction du palais royal et du temple de Jérusalem, ainsi qu'à l'extension
de la marine juive, 2 Samuel 5:11; 1 Rois 9:11,27; 10:22; 2 Chroniques 2:3,11. Cinquante ans plus tard,
Achab, roi d'Israël, épousa une princesse tyrienne, Jésabel, qui est appelée sidonienne, 1 Rois 16:31, parce
que Ethbahal, son père, régnait à la fois sur Tyr et sur Sidon (Ménandre). Après plusieurs siècles de
prospérité, la cupidité tyrienne, ne connaissant plus de bornes, s'imposa d'une manière intolérable aux
Israélites eux-mêmes: Tyr se mit à acheter et à revendre des prisonniers Israélites faits par d'autres
peuples, et s'attira par là la colère du Dieu d'Abraham, qui lui fit adresser de sévères avertissements,
Amos 1:9; Joël 3:4-8, et finit par la frapper; Nébucadnetsar marcha contre elle et l'assiégea; le siège dura
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