Page 1213 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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auparavant, et qui doivent prendre alors le nom de rapports, de ressemblances, d'analogies, et non celui
de types, de présages, de prédictions.
À moins qu'on ne veuille dire que rien n'arrive sans la volonté de Dieu, ce qui est vrai, et conclure que
tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à l'un des traits de la vie de Jésus, fut destiné à l'annoncer, ce qui
serait faux, et d'ailleurs prouverait trop.
Deux grands caractères doivent donc être réunis pour qu'il y ail type: il faut
1.
que le symbole annonce Jésus-Christ, et
2.
qu'il l'annonce assez clairement pour que les Juifs aient pu le comprendre.
C'est presque dire: il faut que les types aient été utiles. Avec cette définition sur la rédaction de laquelle
nous ne voulons pas insister, mais qui nous paraît tout comprendre, on n'acceptera guère comme types
véritables que
a.
les sacrifices en général,
b.
l'agneau pascal,
c.
la grande fête des Expiations, et peut-être
d.
la vache rousse,
e.
le sabbat,
f.
le tabernacle dans son sens le plus général.
(M. Guers qui, dans son ouvrage Le Camp et le Tabernacle, paraît avoir eu pour but de combattre les
exagérations des frères de Plymouth, a lui-même encore poussé le figurisme un peu loin; par exemple,
dans ses réflexions sur «la position du propitiatoire entre le coffre de l'arche et la gloire de Dieu», p. 286,
sq. Et nous-mêmes, dans le cours de ce long ouvrage, nous avons fait bien des concessions à l'habitude,
mais on verra plus bas dans quel sens.)
On objectera peut-être, la Bible à la main, les longues énumérations de types indiqués dans le Nouveau
Testament;
— Voir: G, des Bergeries, qui en énumère environ quatre-vingts sans les détails, et Haldane, Évid., etc. À
ces catalogues, nous répondrons:
a.
qu'il faut en retrancher d'abord un certain nombre d'individus, tels que Abel, Énoch, Noé, Joseph,
Samson, etc., qui ne sont nulle part cités comme types;
b.
quant aux autres (auxquels nous ajouterions Daniel, si nous acceptions ce point de vue), que ce
sont des comparaisons frappantes de justesse, mais qui n'ont pu avoir de signification typique au
moment où les événements se passaient. Pour les mariniers qui jetèrent Jonas à l'eau, pas plus que pour
Jonas lui-même, cet événement ne pouvait annoncer la mort et la sépulture du Seigneur; et Jésus-Christ,
en s'adressant aux pharisiens, se borne à les comparer aux Ninivites, en annonçant que le seul miracle
qu'il fera pour eux sera celui de Jonas le prophète: «Car, dit-il, comme Jonas fut dans le ventre de la
baleine trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l'homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois
nuits.» De même l'histoire de Sara et d'Agar, d'Isaac et d'Ismaël, n'était point une action destinée à en
figurer une autre, et saint Paul appelle allégorique, Galates 4:24, l'application qu'il en fait à l'ancienne et à
la nouvelle alliance. Qu'est-ce que l'Écriture nous dit de Melchisédec, Genèse 14:18; sq.? Qu'il était roi de
Salem, en même temps que souverain pontife, suivant la coutume de ce temps; il va au-devant
d'Abraham victorieux, suivant la même coutume, et donne quelque nourriture à ses troupes, en
reconnaissance de quoi le patriarche lui offre la dîme du butin, et reçoit la bénédiction de ce vieillard,
adorateur du Très-Haut. Rien de plus simple, rien de plus concis; la famille même de Melchisédec est
passée sous silence, parce qu'il n'appartenait pas à la race élue. Dans l'Épître aux Hébreux, au contraire
(chapitre 7), tout revêt une autre couleur, tout devient emblème et mystère: le sacerdoce lévitique, qui
n'existait point encore, est béni cependant en la personne d'Abraham, parce qu'il était en germe dans les
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