Page 1209 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

Version HTML de base

C'est ce dernier sens que la théologie dogmatique donne le plus habituellement au mot type, et ce sens
étant convenu, il reste encore à s'accorder sur ce qu'il signifie; car, bien que l'on soit d'accord d'une
manière générale, on ne l'est plus quand on en vient aux détails. La doctrine, la théorie, et à certaines
époques la manie des types a pris des développements si considérables, qu'on a fini par tomber, d'un côté
dans les jeux d'esprit, de l'autre dans la négation même des types, et dans leur rejet absolu.
Il est extrêmement difficile, si même c'est possible, de donner une définition exacte des types, de manière
à les distinguer nettement des symboles, des allégories, et même des rapports accidentels. Où
commencer? ou s'arrêter? Quel sera le juste-milieu entre ceux qui, avec quelques théologiens modernes,
ne voient de types que dans les sacrifices, l'agneau pascal, et la grande fête des expiations, et ceux qui
prétendent, avec Philon, que laver le ventre de la victime signifiait se nettoyer de toute souillure, que
laver les pieds des victimes c'était se détacher de la terre et tendre vers les cieux, et avec Augustin, que le
serpent d'airain a été fait, non de pierre ou de bois, mais de métal travaillé au feu, parce que Jésus-Christ
n'a pas été, comme les autres hommes, le fruit d'une union conjugale, mais a dû la naissance au feu du
Saint-Esprit. Les définitions les plus simples, comme les plus compliquées, laissent à l'arbitraire une
marge considérable.
On peut se borner à dire avec M. Guers que: «nul type ne doit être reçu que sur l'autorité de la parole de
Dieu; tout symbole qu'elle ne sanctionne pas doit être rejeté; tout symbole qu'elle admet doit être reçu
avec une entière soumission de foi; ainsi, par exemple, celui du tabernacle.»
On peut avec g, des Bergeries, réduire à quatre les marques d'un véritable type. La première, si l'Écriture
prononce quelque part que telle chose charnelle est le type, le signe ou l'ombre d'une chose spirituelle. La
seconde, si le nom ou la description d'une chose décrite, prédite ou instituée sous l'Ancien Testament, est
appropriée à une chose spirituelle sous le Nouveau. La troisième, si l'on ne peut apercevoir aucune raison
pour laquelle une chose est instituée, si ce n'est en ayant recours à quelque mystère de type. La
quatrième, si la chose instituée dans le Vieux Testament a une belle et naturelle analogie avec une autre
chose spirituelle qui appartienne à l'Évangile.
Malgré la forme, tout cela est singulièrement vague.
On peut encore dire avec le ministre Reymond, éditeur du livre de Bergeries: «Sans être de ceux qui
voient des types partout, qui poussent la manie des types jusqu'à la licence, nous pensons cependant que
nous pouvons et devons chercher un sens mystique et figuratif dans bien des faits, dans bien des récits et
dans maintes circonstances où nous ne soupçonnons pas de sens caché. Qui aurait vu et trouvé, avant
l'apôtre Paul, une institution typique dans la défense d'emmuseler le bœuf qui foule le grain? Il en est de
même de l'allégorie qu'il tire d'Agar et de Sara: le plus spirituel des chrétiens n'aurait osé voir dans ces
deux femmes l'alliance des œuvres, et l'alliance de grâce. Nous ne nous serions pas avisés davantage de
chercher des types dans ce qui arriva aux enfants d'Israël au désert, et cependant le même apôtre nous
apprend que «ces choses leur arrivaient en figures, et qu'elles sont écrites pour notre instruction (1
Corinthiens 10).» Les types de Jonas, de Jérusalem et de son temple, ne se seraient pas d'abord présentés à
notre esprit, et cependant le Nouveau Testament ne laisse pas la moindre incertitude à cet égard.»
Toutes ces assertions, car on ne saurait les appeler autrement, ne font pas avancer la question, et ces
définitions ne définissent rien.
On peut, comme on le fait habituellement, distinguer les types en personnels, sacramentels, rituels,
lévitiques, dogmatiques, locaux, etc., ou bien admettre avec Bickersteth des personnes typiques (Adam,
Melchisédec), des choses typiques (l'arche de Noé, la manne), des institutions (la circoncision), des lieux
(les villes de refuge), des instruments (le chandelier d'or), des offrandes et sacrifices (presque tous), des
1207