Page 1199 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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Nous croyons que le livre de Grant vient y donner une réponse satisfaisante, et c'est une des principales
considérations qui nous ont inspiré le désir de le faire connaître aux Églises de notre langue.
Jérôme (qui mourut vers l'an 420) disait les dix tribus encore établies de son temps aux régions où le roi
d'Assyrie les avait transportées.
Nous apprenons aussi par divers témoignages qu'elles y étaient nombreuses encore au moyen âge, au
onzième siècle, au douzième et même au quatorzième.
Où sont-elles aujourd'hui?
On avait répondu jusqu'ici par des conjectures de deux espèces. Les premières désignaient, comme
originairement descendues des dix tribus, des nations ou des races d'hommes qui ne s'en doutaient plus,
les Américains, les Welches ou Bretons, et les Irlandais; les autres alléguaient des peuples dont certaines
traditions, et peut-être des tables généalogiques, paraissent attester une origine éphraïmite, les Juifs
blancs de Cochin, les Afghans surtout, (— Voir: sir H. Jones, Asiatic Researches, vol. I, p. 336).
D'autres contrées, telles que le Cachemire et l'intérieur de l'Afrique, avaient été désignées comme le
séjour actuel des dix tribus; mais nous avons l'espérance que les découvertes de Grant vont enfin jeter un
grand jour sur cette intéressante question.
Cependant, il importe encore de faire observer que l'obscurité répandue depuis plusieurs siècles sur
l'existence de ce peuple prophétique ne devait nullement ébranler notre foi sur l'accomplissement littéral
des prédictions qui le concernent, il fallait plutôt y voir, au contraire, une confirmation de leur vérité. Les
Écritures elles-mêmes nous parlent de la nuit où seront cachées ces populations miraculeuses jusqu'au
jour de leur restauration. C'est une observation de M. Brooks, dans ses «Éléments d'interprétation
prophétique» (p. 267-277), (— Voir: dans Ésaïe, chapitre 11, qu'il a soin de distinguer les rejetés d'Israël
d'avec les dispersés de Juda. — Voir: Ésaïe 49:21-22; 16:3-4; — Voir: enfin les observations de M. Keith sur
Daniel, 11:41).
Le livre du docteur Grant (les Nestoriens, ou les Tribus perdues), à la préface duquel nous avons
emprunté les lignes qui précèdent, établit l'identité des dix Tribus et des Nestoriens par des preuves
plutôt morales et traditionnelles, que positives et écrites. Cependant, elles ne manquent pas d'une
certaine force, surtout si l'on réfléchit que chez ces pauvres Nestoriens l'instruction est nulle; que, par
conséquent, des documents écrits ne sauraient avoir pour eux une grande valeur, et si l'on se rappelle
ensuite qu'ils sont d'autant moins intéressés à revendiquer une communauté d'origine avec les Juifs,
qu'ils ne sont pas, en général, en très bons termes les uns avec les autres. Les Juifs qui sont au milieu
d'eux ne nient point le fait de leur parenté avec les Nestoriens; mais ils sont profondément humiliés de
voir une pareille apostasie au sein de leur nation, et ils évitent, le plus qu'ils peuvent, d'avoir à se
prononcer sur ce point.
Voici comment Grant (p. 102 et suivant) établit l'identité, depuis longtemps soupçonnée, de ces deux
peuples si distincts maintenant:
1.
Je remarque d'abord, dit-il, que cette tradition est généralement répandue et reçue parmi les
Nestoriens de l'Assyrie et de la Médie. Ils en parlent volontiers en tout lieu et en toute occasion. Smith et
Dwhigt, dans leur courte visite aux Nestoriens, furent frappés de les entendre affirmer qu'ils étaient les
descendants des dix tribus. Ils reconnaissent ce fait dans leurs conversations entre eux, aussi bien que vis-
à-vis des étrangers. Un de leurs prêtres reprochait à son peuple les fautes et la responsabilité qui se
trouvaient accumulées sur eux à cause de leur étroite relation avec ceux «à qui appartiennent l'alliance et
les promesses», et son langage était celui de la réprimande, bien plus que celui de la flatterie. Souvent j'ai
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