Page 1190 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

Version HTML de base

parle de magnifiques tissus blancs de fin lin travaillés en Égypte, Genèse 41:42; Ésaïe 19:9, et plus tard de
tapis de fin lin moires ou semés de dessins, dont l'Égypte faisait le commerce, Ézéchiel 27:7; cf. Proverbes
7:16. C'est là probablement que les Israélites avaient fait leur apprentissage, puisque dans le désert ils
avaient déjà des ouvriers assez habiles pour confectionner tous les tapis et tentures du tabernacle, Exode
35:35. Chez eux cependant, c'étaient plutôt les femmes, même les princesses, et souvent les esclaves, qui
s'occupaient de tisser comme de filer, Proverbes 31:13,19; cf. 21,22,24. Exode 35:25; 2 Rois 23:7. Cependant
cette règle avait ses exceptions, Exode 35:35; cf. 1 Chroniques 4:21. En Égypte au contraire, c'étaient les
hommes qui tissaient, Hérodote 2, 35, cf. Ésaïe 19, 9. Le métier du tisserand était chez les anciens assez
élevé, de telle sorte que l'ouvrier travaillait debout.
Les diverses pièces nommées dans l'Écriture sont la navette, Job 7:6; l'ensuble, 1 Samuel 17:7; 2 Samuel
21:19; la cheville du métier avec la chaîne, Juges 16:14 (mal traduit dans Martin, l'attache de la tissure avec
l'ensuble); la chaîne et la trame, Lévitique 13:48; les pesnes, Ésaïe 38:12, etc. La fréquence de ces
expressions et l'usage qu'en font les prophètes dans leurs poétiques comparaisons, montrent que le métier
du tisserand était assez général parmi les Israélites, quoique l'on puisse conclure de Proverbes 7:16, qu'ils
continuèrent de tirer d'Égypte leurs tissus les plus estimés. Ils travaillaient surtout le coton, le lin et la
laine, peu ou point la soie; ils faisaient entre autres des étoffes grossières de poil de chèvre et de poil de
chameau qui servaient d'habits de deuil, de vêtements pour les pauvres, ou de garnitures de tentes,
Matthieu 3:4; Exode 26:7; 35:6; Cantique 1:5. On sait qu'il n'entrait jamais deux matières différentes dans
un même tissu, Lévitique 19:19. Il est difficile de déterminer exactement la nature des diverses étoffes
mentionnées dans l'Écriture; on voit seulement qu'il y en avait de plusieurs sortes, des quadrillés, des
croisés, des espèces de damas avec des dessins symboliques en broderies, etc. La robe sans couture, Jean
19:23, quelque simple qu'on l'imagine, montre à quel haut degré de développement ils avaient déjà porté
le travail de la fabrication.
________________________________________
ΤΙΤΕ,
________________________________________
aide et compagnon de Paul, était païen d'origine, et ne revêtit point, même après sa conversion, le signe
de la nationalité juive, Tite 1:4; Galates 2:3. Les Actes ne le nomment nulle part, et il n'est un peu connu
que par l'épître qu'il a reçue de Paul, et par la mention qui est faite de lui à plusieurs reprises dans la 2e
aux Corinthiens. C'est à Antioche que nous le trouvons d'abord; député par cette église au concile de
Jérusalem, il s'y rend avec Paul, son père spirituel, Galates 2:3; cf. Actes 15. Paul l'envoie plus tard
d'Éphèse à Corinthe sur les traces de Timothée, pour travailler à rétablir l'ordre troublé dans cette Église.
Tite y est bien reçu, remplit avec succès la mission qu'il a acceptée, et refuse toute espèce de don ou de
récompense, 2 Corinthiens 7:13; 12:18. Il rejoint en Macédoine, peut-être à Philippes, son maître, qui l'a
vainement attendu à Troas, 2 Corinthiens 2:12-13; 7:6. Paul le renvoie de nouveau à Corinthe pour y
organiser ou y presser des collectes, 2 Corinthiens 8:6, etc. On croit que ce fut lui qui porta la seconde
lettre de Paul aux Corinthiens. Dès lors on a plus de peine à suivre sou histoire. Après sa première
captivité. Paul laisse Tite en Crète avec la mission spéciale d'organiser les troupeaux en mettant des
anciens à leur tête; là, Tite reçoit la lettre de l'apôtre qui lui demande de venir le trouver à Nicopolis, Tite
1:5; 3:12. II accompagne Paul dans son second voyage à Rome, mais le quitte au bout de quelque temps
pour se rendre en Dalmatie, 2 Timothée 4:10. Les plaintes de l'apôtre qui, après avoir dit: Tous m'ont
abandonné, mentionne spécialement l'absence de Tite, peuvent être aussi bien un regret qu'un reproche,
et rien, ni dans les paroles de Paul, ni dans la vie de Tite, ne permet de croire que le voyage de Dalmatie
fût pour Tite une affaire d'intérêt ou de peur. La tradition ajoute que Tite devint évêque de Crète et qu'il
mourut dans cette île à un âge fort avancé.
— Quant à son épître, voyez Timothée.
________________________________________
TOB,
1188