les trois épîtres ensemble; d'autres ont suivi leurs traces, mais Ils ont été; réfutés à plusieurs, reprises par
Bœhm, Heidenreich, Schneckenburger, etc. La violence des attaques a fait faire des recherches
consciencieuses qui ne sont pas restées sans résultat.
Il est difficile de donner une analyse de ces épîtres, surtout de la première à Timothée, où il y a plus
d'abondance que d'ordre, où toute disposition oratoire est négligée, plus encore que dans les autres
épîtres de Paul, et où l'apôtre semble avoir jeté, au fur et à mesure qu'ils se présentaient à lut, les
préceptes, les sentences, les souvenirs, l'expression de ses sentiments personnels, des directions générales,
des détails intimes, les conseils de l'apôtre et les conseils de l'ami. Les docteurs et les doctrines que Paul
s'attache à combattre, ou qu'il signale à l'attention du pasteur d'Éphèse, sont les mêmes tendances qu'on a
vu combattues dans les Épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens; il lui recommande de les combattre
surtout en proclamant l'Évangile, en opposant aux erreurs les vérités Contraires, l'autorité de son
ministère au charlatanisme des faux docteurs.
La seconde à Timothée parle également des faux docteurs, mais d?une manière plus vague, moins
circonstanciée, 3:1-5; 4:3; etc.; c'est, en quelque sorte, un supplément d'instructions; elle est, du reste, plus
personnelle, plus intime, et, comme on l'a dit, elle reflète les dispositions de l'âme de l'apôtre, qui
s'attendait à un prochain délogement, et qui fait son testament avant de mourir, instituant, en quelque
sorte, Timothée pour son héritier et exécuteur testamentaire.
L'Épître à Tite ne traite, pour ainsi dire, qu'un seul sujet, la nécessité de nommer des anciens dans les
villes de l'île de Crète; il ne s'agit pas, comme dans les précédentes, de redresser ou de compléter un ordre
de choses déjà existant, mais en partie affaibli ou corrompu; il ne s'agit, par conséquent, pas de combattre:
aussi les préceptes donnés par Paul sont-ils tout à fait simples. Le reste de l'épître traite de la doctrine et
de l'enseignement. L'Évangile avait pénétré en Crète d'assez bonne heure, mais d'une manière en quelque
sorte privée; on y voyait des croyants, on n'y trouvait pas d'Église, et Tite fut chargé d'organiser ces
troupeaux. L'absence de conducteurs spirituels et le contact des idées juives avaient pu favoriser l'action
du principe judaïsant, et l'antique mauvaise renommée des Crétois, justifiée par leur immoralité, continua
de subsister même après l'établissement partiel du christianisme dans cette île.
Chacune des trois épîtres pastorales a donc son caractère, chacune forme un ensemble dont les différentes
parties se lient, d'une manière conforme au but particulier de l'apôtre, et aux circonstances dans
lesquelles elle a été composée.
— Comment. Heidenreich.
________________________________________
TIPHSAH,
________________________________________
1 Rois 4:24, ville frontière du royaume de Salomon, vers le nord-est. Son nom signifie passage, et elle
était, en effet, la clef militaire et commerciale de l'Euphrate. C'est le Thapsacus des anciens, grande et
populeuse cité, bâtie sur la rive occidentale de l'Euphrate, à une forte journée à l'est de Palmyre. Elle
reçut, depuis Séleucus Nicator, le nom d'Amphipolis, et s'appelle maintenant El-Déir.
— Il ne faut pas la confondre avec la ville nommée 2 Rois 15:16; car, à cette époque, la frontière du désert
n'appartenait plus aux successeurs de Salomon, et, vu sa signification, le même nom a pu être donné à
bien des villes différentes.
________________________________________
TIRAS,
________________________________________
1186