Page 1182 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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Elle fut écrite également de Corinthe, et peu de temps après la première, pour rassurer ses amis qu'une
fausse interprétation de sa première lettre, ou qu'une lettre supposée, et exploitée dans de mauvaises
intentions, avait alarmés et troublés. Il censure avec plus de force encore ceux qui vivent dans l'oisiveté et
dans une curiosité inquiète; il exhorte l'Église à s'attacher toujours plus à la saine doctrine, et à surmonter
avec constance les persécutions présentes ou futures, 1:1-12; il leur annonce l'homme de péché, le mystère
d'iniquité, 2:1-12, et les engage à se garder de toute séduction, 2:13-3:1-6, et à éviter tous ceux qui ne se
conduisent pas d'une manière régulière, 3:7-18.
L'authenticité de ces deux épîtres, prouvée par les témoignages des Pères, Polycarpe, Justin martyr,
Irénée, Tertullien, Clément d'Alexandrie, n'a guère été révoquée en doute que par quelques savants tout à
fait modernes, qui n'ont pas même trouvé du crédit auprès de leurs collègues, les autres rationalistes. La
seconde épître a en sa faveur des témoignages encore plus anciens que la première. Quant aux
commentaires, on peut citer celui de Turretin (1739), ceux de Koppe, Flatt, Pelt, Schott, et surtout celui
d'Olshausen.
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THÉUDAS ou Théodas,
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(ou Théodas, contracté de Théodore), célèbre émeutier juif, nommé dans le discours de Gamaliel, Actes
5:36, comme ayant réussi à se mettre à la tête de 400 hommes, qui du reste ne tardèrent pas à être défaits.
Son histoire se place donc avant Gamaliel qui la raconte, et avant celle de Judas le Galiléen, ainsi qu'il
résulte du verset 37, par conséquent avant Tibère, ou au plus tôt sous son règne. C'est donc à tort qu'on a
voulu le confondre avec un autre factieux du même nom dont la révolte, arrivée sous le règne de Claude,
et sous le gouvernement de Cuspius Fadus, vers 44, est racontée par Flavius Josèphe. Pour les confondre
on est obligé de recourir à trop de subterfuges, jusqu'à supposer que Luc met dans la bouche de Gamaliel
un anachronisme, et lui prête un discours qui n'a pu sans doute être prononcé à cette époque, mais qui du
moins renfermait pour les lecteurs des Actes une allusion facile à comprendre. L'interrègne qui suivit la
mort d'Hérode le Grand fut fécond en émeutes, moitié politiques, moitié religieuses, et le nom de
Theudas était assez commun pour qu'on puisse admettre, à quelques années d'intervalle, deux chefs de ce
nom.
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THOMAS,
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surnommé Didyme, deux noms qui, l'un en hébreu, l'autre en grec, signifient jumeau; (d'après la
tradition, sa sœur jumelle s'appelait Lysia): apôtre de Jésus, Matthieu 10:3; Marc 3:18; Luc 6:15; Actes 1:13,
que l'on suppose avoir été originaire de la Judée, cf. Jean 21:2. L'Évangile de saint Jean est celui qui nous
le fait le mieux connaître, quoiqu'il ne mentionne que des faits relatifs aux derniers temps de la vie de
Jésus, et l'on peut dire qu'il est peu d'apôtres dont le caractère soit généralement plus mal connu et plus
faussement apprécié. Thomas est presque toujours pris pour le symbole du doute, du manque de foi; et si
une circonstance de sa vie, Jean 20:24; cf. 14:5, semble indiquer en lui un homme positif, qui ne se paie pas
de paroles, il faut ajouter que ses doutes furent partagés par tous les disciples, que ses doutes ne forment
pas non plus l'unique trait, ni le trait distinctif de son caractère. C'est lui qui, voyant Jésus partir pour la
Judée où l'attendait la famille de Lazare, s'écrie en songeant aux dangers que son maître allait courir:
Allons-y aussi, et mourons, avec lui, Jean 11:46: ce fait seul montre que Thomas était dévoué, chaleureux,
mais d'une vivacité d'esprit semblable à celle de Pierre, souvent peu réfléchie; comme Pierre l'aurait fait,
il interrompt Jésus, qui préparait ses disciples à sa fin prochaine, par cette exclamation: Seigneur nous ne
savons où tu vas, comment pourrions-nous en savoir le chemin? Jean 14:5. Et lorsque le berger eut été
frappé, lorsque les brebis se trouvèrent dispersées, Thomas éloigné des autres apôtres par un motif
quelconque, ayant quitté peut-être, comme les disciples d'Emmaüs, un théâtre de deuil et d'amers
souvenirs, ne put assister à la première apparition du Sauveur à ses disciples. Ceux-ci n'avaient pas cru à
la parole des femmes qui étaient venues leur annoncer la résurrection du maître; ils rie crurent que
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