elle était la capitale d'un pays d'une très grande étendue; maintenant elle s'appelle Salonichi, et compte
environ 70,000 habitants, qui vivent en grande partie du commerce. D'après le récit de Strabon, Philippe,
en renouvelant la ville, y fit entrer les habitants des petites villes voisines, ce qui augmenta
singulièrement sa population; plus tard, un assez grand nombre de Romains vinrent s'y fixer aussi,
comme dans toutes les villes considérables de l'empire; enfin, le commerce y attira encore des Juifs. Le
nombre paraît en avoir été assez considérable, car ils y possédaient même une synagogue, ou plutôt, pour
rendre précisément l'expression des Actes, la synagogue, ce qui implique que c'était la synagogue, non
seulement de la ville, mais encore des environs, la synagogue dont la proseuque de Philippes pourrait
n'avoir été qu'une simple annexe. C'est dans cette synagogue que Paul commença à prêcher, lorsque
après avoir passé pour la première fois par la Phrygie et la Galatie, il eut été poussé par l'Esprit à porter
l'Évangile en Europe. Forcé de quitter Philippes, il avait pris la grande route le long de la côte, et il était
arrivé à Thessalonique par Amphi-polis et Apollonia. Il prêcha pendant trois sabbats consécutifs, et
gagna à Christ quelques Juifs et un grand nombre de païens attachés au culte juif, Actes 17:1-4; mais les
Juifs incrédules, qu'on voit avoir été nombreux, riches et influents, causèrent un tumulte en se servant,
comme de juste, des hommes oisifs et fainéants qu'ils trouvèrent sur la place publique; le mot de saint
Luc, αγοραίοι, devrait proprement se traduire par flâneurs (Steiger, notes manuscrites); ils rassemblèrent
la populace, en grande partie sans doute composée de leurs débiteurs, et qui, par ce motif, était d'autant
mieux préparée à suivre l'impulsion qu'ils leur donneraient; suivis de cette foule, ils cherchèrent Paul et
Silas dans le dessein de les faire paraître en jugement devant l'assemblée populaire, Actes 17:5. Ne les
ayant pas trouvés, ils s'en prirent à Jason et à ses amis, tous hommes de distinction, qu'ils n'osèrent pas
juger sommairement et qu'ils traduisirent devant le sénat en formulant une accusation bien propre à
effrayer une autorité municipale soumise au joug des Romains. Jason et les siens ne furent point
incarcérés, mais durent fournir un cautionnement. Saint Paul dut fuir; il se retira d'abord à Bérée, puis à
Athènes, et enfin à Corinthe. C'est de là, qu'après avoir travaillé avec bien du succès, il écrivit sa
1re aux Thessaloniciens,
— Voir: 1 Thessaloniciens 1:8; 3:6.
L'occasion de cette lettre se trouve dans l'arrivée de Timothée auprès de saint Paul; il lui apporte des
nouvelles du beau réveil de la Macédoine, de ce réveil dont Paul n'avait vu que les premiers moments,
mais qui s'était développé après son départ sous la direction de Silas et de Timothée, non seulement dans
la ville même de Thessalonique, mais aussi dans les environs, parmi les Juifs et au milieu des païens,
réveil qui fournit plus tard à l'apôtre des collaborateurs et des aides, Actes 20:4. Paul loue les
Thessaloniciens pour leur foi et leur charité, il les exhorte à la persévérance, leur donne quelques
préceptes généraux, et s'attache à combattre des vues fausses qui s'étaient introduites dans l'Église sur
divers points, spécialement sur le retour du Seigneur et le jugement dernier. On peut diviser cette épître
en cinq parties:
a.
1-2:16. Paul rappelle aux Thessaloniciens leur histoire spirituelle, la manière dont l'Évangile fut
reçu dans leur ville, l'impression qu'a produite sur d'autres leur conversion, etc.
b.
L'amour de l'apôtre pour cette Église, et sa sollicitude pour les fidèles depuis son départ, 2:17-
3:13.
c.
4:1-12. Exhortations morales, de la conduite des chrétiens en général, et de l'amour fraternel,
d.
4:13-5:11 . Réponse aux doutes, aux erreurs, et aux préoccupations des Thessaloniciens sur le
second avènement de Christ, consolations, et exhortations à la vigilance,
e.
5:12-24. Exhortations relatives à l'Église et à la morale.
2e aux Thessaloniciens.
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