Page 1061 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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l'ancienne Samarie, qu'ils croient être à quelques lieues delà, à Santorri ou Sanhûr, où l'on voit encore les
ruines d'un vieux château.
— Les prophéties sont accomplies, et lorsque tant d'autres villes conservent encore quelque chose
d'imposant dans leurs ruines, Samarie n'est plus qu'un monceau de pierres dans les champs, Michée 1:6;
ses ruines mêmes ont été démolies dans l'intérêt de l'agriculture, ses pierres ont été précipitées dans la
vallée et entourent le tronc des oliviers; ses fondements ont été découverts, et les débris d'une église
grecque s'élèvent sur les fondements ruinés et découverts d'un des monuments de l'ancienne Samarie.
— Une vieille tradition fort incertaine, portant que Jean-Baptiste a été décapité (!) ou du moins enterré à
Samarie, il va sans dire qu'on lui a fait un tombeau et une église; vingt et une marches conduisent le
voyageur dans le caveau qui contient cinq niches funéraires.
2.
Comme capitale du pays, Samarie donna bientôt son nom à la contrée qui l'environnait; on dit:
les montagnes et les villes de Samarie, avant de penser à faire de Samarie le nom de la contrée, et les
prophètes, considérant la capitale comme le représentant de l'idolâtrie qui avait envahi Israël,
contribuèrent pour leur part à étendre le nom de Samarie au pays tout entier, 1 Rois 13:32; 2 Rois 17:26;
23:19; Jérémie 31:5; Ézéchiel 16:51; 23:4; Osée 7:1; 8:5; Amos 3:9; Michée 1:5. L'expression: champs de
Samarie, ou territoire de Samarie, se présente pour la première fois Abdias 19, comme désignant d'une
manière positive et claire, le pays sous le nom de sa capitale; plus tard cet usage gagna naturellement du
terrain, d'autant plus qu'il n'y avait pas d'autre nom convenable pour désigner cette contrée, les anciens
noms ayant perdu leur valeur, ou ne rappelant plus que de tristes souvenirs. C'est dans les apocryphes, 1
Maccabées 10:30; 11:28, que le nom de Samarie commence à être employé pour désigner le pays habité
par les Samaritains, en opposition à la Judée et à la Galilée; ce pays intermédiaire qui s'étendait de la mer
au Jourdain et qui était l'un des plus riches de la Palestine, fut constitué en province par les rois de Syrie,
et comprenait le territoire d'Éphraïm, celui de Manassé occidental et la partie sud-est d'Issacar; ses villes
principales étaient Samarie, Sichem, Sunem, Éphraïm, Timnath-Sérah, Silo, etc. Césarée, qui appartenait
au territoire de Samarie, était cependant une résidence des gouverneurs de la Judée,
— Voir: Flavius Josèphe, G, des Juifs 3, 3; 4.
Le nom de cette province apparaît fréquemment dans le Nouveau Testament. Jésus la visita, et l'Évangile
y fut annoncé par Philippe, Luc 17:11; Jean 4:4; Actes 1:8; 8:1; 9:31; 15:3.
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SAMARITAINS.
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Nom sous lequel furent généralement désignés, après l'exil, les habitants du centre de la Palestine, de la
Samarie, soit qu'ils fussent entièrement d'origine païenne, comme le pense Hengstenberg, soit qu'ils
descendissent, par des mariages mixtes, des colons assyriens transplantés sur le sol d'Israël, et des
misérables Juifs que Salmanéser avait laissés dans leur pays, ne jugeant pas qu'il valût la peine de les
transporter, 2 Rois 17:24-29. Au fond, et quels que fussent leurs rapports de consanguinité avec les Juifs,
les Samaritains furent païens dès le principe, et le restèrent longtemps; l'historien sacré pense si peu à en
faire des Juifs, ou même des demi-Juifs, qu'il insiste sur la nature et la spécialité des dieux qu'ils
adoraient, distinguant leurs dieux les uns des autres: Jéhovah, qu'ils adorèrent aussi, ne fut pour eux
qu'un dieu de plus, le dieu du pays, et ils n'eurent garde de lui manquer, mais voilà tout. Lorsque les Juifs
revinrent de la captivité, les Samaritains leur offrirent de rebâtir le temple, la ville et les murs de
Jérusalem, de concert avec eux; mais Zorobabel et Jésuah, se souvenant que Dieu n'aime pas les cœurs
partagés, rejetèrent leur demande; irrités et blessés de ce refus, ils s'opposèrent dès lors, de toutes leurs
forces, à la construction du nouveau temple, et réussirent, par leurs délations et leurs calomnies, à faire
interrompre les travaux jusqu'en la deuxième année de Darius Hystape, 250 avant J.-C., Esdras 4,
Néhémie 4. Néhémie sut briser les obstacles qu'ils accumulèrent sur sa route. Mais ces luttes eurent pour
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