occupé longtemps sa haute intelligence; il a reconnu que le péché ne vient pas de Dieu et qu'il ne régnera
pas toujours dans le monde, Ecclésiaste 3:11; 7:29, et l'expression figurée de l'arbre de vie lui est familière,
Proverbes 3:18; 11:30; 13:12; 15:4, tandis qu'elle ne se retrouve nulle part ailleurs dans l'Ancien Testament
et qu'elle ne reparaît que dans un écrit de saint Jean, l'Apocalypse. Salomon a saisi la vie spirituelle du
fidèle comme un progrès lent et régulier, et il la compare tantôt à un chemin qu'on parcourt avec plus ou
moins de rapidité, tantôt à la lumière du jour qui, pale et faible d'abord, grandit et brille d'un éclat
toujours plus vif et plus pur jusqu'à sa perfection, Proverbes 4:18. La nature-même a été l'objet de ses
méditations religieuses.
Cependant la science des choses divines n'exclut point chez le fidèle celle de l'homme; saint Jean le
prouve aussi bien que Salomon. Dans les écrits du premier, la communion habituelle de l'âme avec Dieu
est inséparable d'une vie sainte et d'une charité active, et les hommes se divisent en deux classes uniques:
les enfants de Dieu et les enfants du diable. Le second ne s'élève sans doute pas à une telle hauteur, mais
il sait poursuivre la sagesse dans ses applications les plus diverses, et ce qui nous a été conservé de ses
trois milles sentences ou proverbes, atteste une profonde étude du cœur humain...
«Poète de premier ordre, théologien mystique, moraliste ingénieux, savant naturaliste, habile homme
d'État, même heureux guerrier, tel était Salomon, l'un de ces rares génies qui excellent dans les choses les
plus diverses et embrassent toutes les sphères de l'activité humaine.»
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SALUT, salutation,
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— Voir: Politesse.
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SAMARIE,
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en hébreu Schomrôn, en caldéen Schomraym.
1.
Ville du centre de la Palestine, située sur le plateau d'une colline et entourée de montagnes plus
élevées, 1 Rois 16:24, noble situation pour une ville royale: isolée, la colline de Sa-marie, haute de 135
mètres environ, ressemble à une citadelle qu'entoure un large fossé; escarpée, elle est cependant pourvue
d'eau, et dut sans doute, aux avantages de sa situation, l'honneur d'être choisie pour capitale d'Israël et de
le rester malgré plusieurs changements de dynastie. Samarie, conservant le nom de Semer son premier
possesseur, fut bâtie par Homri roi d'Israël (928 avant J.-C.) qui, après avoir encore habité six ans la ville
de Tirtsa, après que le palais en eut été brûlé, changea de résidence, et passa les six dernières années de
son règne à Samarie, cf. 1 Rois 16:29; 20:1,43; 21:1; 22:10,37. Cette ville fut à diverses reprises le siège
principal du culte de Bahal en Éphraïm, 1 Rois 16:31; cf. 2 Rois 10:18; Jérémie 23:13. Comme capitale du
royaume des dix tribus, elle est souvent opposée à Jérusalem dans les oracles des prophètes, Ézéchiel
16:46; Amos 6:1; Michée 1:1. Elle fut assiégée par les Syriens sous Achab et sous Joram, et prise enfin par
les Assyriens sous la conduite de Salmanéser, après un siège de trois ans, 1 Rois 20, 2 Rois 6:7, 17 et 18,
(721 ou 722 avant J.-C.), puis peuplée comme les autres villes d'Israël par des colons étrangers, 2 Rois
17:24; Esdras 4:10. Dans les temps qui suivirent l'exil, Samarie était encore une ville forte; Jean Hyrcan la
prit après un blocus d'un an, et la détruisit. Son territoire, au temps d'Alexandre, appartenait encore aux
Juifs: le général romain Gabinius releva la ville, Pompée la donna à la Syrie, et Gabinius acheva de la
fortifier; l'empereur Auguste la donna à Hérode le Grand, qui l'embellit, y mit une garnison de vétérans,
la fortifia encore, et lui donna en l'honneur de son maître le nom de Sébaste (Augusta), qu'elle a conservé
dans ses ruines sous la forme altérée de Subuste (Maundrell, Buckingham, Keith, p. 214, etc.). La
prospérité naissante de Sichem (Néapolis) porta le dernier coup à l'existence de Sébaste qui ne fit que
dépérir; on ne trouve plus sur l'emplacement de l'ancienne capitale des dix tribus qu'un petit village tout
à fait insignifiant, auquel Clarke et d'autres voyageurs refusent même l'honneur d'occuper la place de
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