Page 1039 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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SAC.
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Ce mot désigne le plus souvent un grossier vêtement de deuil, presque sans couture et sans ouverture,
d'une étoffe très commune, qui couvrait presque entiers ceux qui le revêtaient, Genèse 37:34; 2 Samuel
3:31; 1 Rois 20:31; 21:27; 2 Rois 19:1; Joël 1:8; Jonas 3:6; Ézéchiel 7:18; Matthieu 11:21; Luc 10:13;
Apocalypse 6:12; etc. On se l'attachait avec une corde en guise de ceinture, Ésaïe 3:24. La couleur en était
foncée, quoique ce soit en chercher la preuve un peu trop loin que de la trouver Ésaïe 50:3. Les prophètes,
en se revêtant de sacs, rappelaient aux yeux de tous le sérieux de leur vocation, Ésaïe 20:2; cf. Matthieu
3:4, mais ce qui était utile au peuple charnel de Dieu ne l'est pas à son peuple spirituel, et le Seigneur ni
ses apôtres n'ont recouru à de semblables distinctions. Les capucins ne ressusciteront pas Jean-Baptiste.
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SACRIFICATEURS,
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— Voir: Prêtres.
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SACRIFICES.
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Les offrandes diverses, les sacrifices sanglants ou non sanglants, dont il est parlé dans la législation
mosaïque, et qui faisaient à quelques égards le fonds et l'esprit de cette économie, étaient si multipliés,
qu'il s'introduit nécessairement une sorte de confusion dans l'idée que l'on peut s'en former, lorsqu'on ne
vit pas au milieu de la pratique de ces sacrifices, et que l'on a le bonheur d'appartenir à une alliance qu'un
seul sacrifice a faite et consommée. En lisant le Pentateuque, on est frappé des nombreux détails qui
déterminent la forme et la nature des offrandes que, tour à tour, le peuple collectivement, elles individus
pris à part, devaient présenter à l'Éternel; et le petit nombre de mots que nous avons dans notre langue
pour exprimer l'idée ou la nature de ces sacrifices, contraste singulièrement avec la richesse de la langue
hébraïque à cet égard, et contribue à entretenir une confusion qui n'existait pas pour les Hébreux, où
chaque sacrifice spécial avait son nom qui le distinguait aisément de tous les autres; chaque sacrifice était
ainsi une chose à part, un acte distinct, qui ne se rangeait pas, comme chez nous, dans la même catégorie,
et sous le même nom, que tels autres sacrifices que nous ne pouvons distinguer que par de plus ou moins
longues adjonctions et circonlocutions.
Essayons d'établir un peu d'ordre dans tout ce qu'il y a à dire sur ce sujet, et que la lecture de cet article
laisse au moins dans l'esprit une idée claire, nette, et complète du système mosaïque.
Le mot corban (cf. Marc 7:11) était le plus vague et le plus général; il pouvait s'appliquer chez les Hébreux
à tous les sacrifices, sans en désigner aucun en particulier.
Les sacrifices ont fait de tout temps, même chez les nations les plus reculées, une des parties les plus
importantes du culte rendu à la Divinité; ils remontent aux premiers jours du monde; Abel, Caïn, Noé,
Melchisédec, Abraham, Jacob, nous apparaissent déjà comme sacrificateurs, Genèse 4:3; 8:20; 14:18; 15:9;
31:54; 46:1. On ne saurait affirmer qu'ils se fissent une idée bien claire du but du sacrifice; ils lui
attribuaient peut-être une valeur, tantôt subjective, tantôt objective; ils pouvaient y voir, tantôt un moyen
de plaire à la Divinité, tantôt une simple manifestation de leur désir de se rendre la Divinité favorable;
quelquefois, assimilant Dieu à l'homme, ils pensaient faire bien en lui apportant de la nourriture pour ses
besoins; d'autres fois, à mesure que l'intelligence de Dieu se développait en eux, et qu'ils avaient
davantage aussi l'idée de leur indignité, les sacrifices qu'ils offraient n'étaient plus que des emblèmes par
lesquels ils manifestaient leurs besoins, leurs actions de grâces, leurs désirs ou leur repentir. Les dons
appartenaient presque toujours à l'ordre alimentaire; chacun offrait ce qui lui paraissait à lui-même
particulièrement bon, rare, ou précieux en fait de nourriture, 1 Samuel 15:15; Psaumes 66:15; l'offrande,
apprêtée ou non, était bonne à manger, et l'usage du sel, q.v., devait, ne fût-ce que par cette considération,
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