Page 59 - LES DEUX BABYLONES

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elles pleurèrent aussi Bacchus.
SERVIUS, dans
Géorg
. liv. I, vol. II, p. 197 et
Enéide
, liv. VI, tome I, p.
400.
De Nin, en hébreu, un fils.
Sous ce caractère, Rhéa était appelée par les Grecs, Animas, voir Hesychius
au mot : Ammas. Ammas est évidemment la forme Grecque du Chaldéen
Ama, mère.
LAYARD,
Ninive et ses ruines
, tome II, p. 480.
BUNSEN, tome I, p. 438-439. Mari, nom de la mère, donné à Osiris, semble
être même usité parmi nous, quoiqu'on ne puisse douter de son sens ou de
son origine. Hérodote raconte qu'en Égypte il fut surpris d'entendre le même
chant triste mais délicieux de Linus chanté par les Égyptiens (sous un autre
nom), qu'il entendait d'ordinaire en Grèce, sa patrie (HÉROD. liv. II, ch. 79).
Linus était le même dieu que Bacchus en Grèce ou Osiris en Égypte :
Homère décrit un enfant chantant le chant de Linus pendant les vendanges
(
Iliade
, liv. XVII, v. 569-571), et le scholiaste dit que c'était en mémoire de
Linus qui fut déchiré par des chiens. L'épithète de chien est prise dans un
sens mystique et plus loin on verra à quel point son autre nom, Narcisse,
l'identifie au Grec Bacchus et à l'Égyptien Osiris. Dans certaines villes
d'Égypte, pour le chant de Linus ou Osiris, on avait une mélodie particulière.
Savary dit que dans le temple d'Abydos. le prêtre répétait les sept voyelles
en forme d'hymnes et que les musiciens ne pouvaient y entrer (
Lettres
, p.
566). Strabon que cite Savary, appelle le dieu de ce temple, Memnon, mais
Osiris était le grand dieu d'Abydos ce qui prouve qu'il s'agissait du même
dieu (WILKINSON, tome IV, p. 344-345). Le nom de Linus ou Osiris, en
tant que mari de sa mère, en Égypte était Kamut (BUNSEN, tome I, p. 373-
374). Quand Grégoire le Grand introduisit dans l'Église Romaine les chants
Grégoriens, il les emprunta aux mystères Chaldéens longtemps établis à
Rome. Eustache, prêtre Romain, prétend que ces chants avaient été
composés surtout d'airs Lydiens et Phrygiens (
Tour classique
, tome I, p.
377). La Lydie et la Phrygie étaient les principaux sièges des mystères, dont
les Égyptiens n'étaient qu'une branche. Ces airs sacrés étaient la musique du
grand dieu : Grégoire introduisit ainsi la musique de Kamut. Selon toute
apparence, le nom d'Osiris ou Kamut, le mari de la mère, est devenu chez
nous le nom de l'échelle musicale. Cy'est-ce la mélodie d'Osiris, sept
voyelles formées en hymne, sinon la gamme ?