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Le sens de ce nom de Kronos, celui qui a une corne, appliqué
à Nemrod, explique clairement l'origine de ce symbole
extraordinaire, qu'on voit si souvent dans les sculptures de
Ninive, le gigantesque homme-taureau avec des cornes,
représentant les grandes divinités d'Assyrie. Le même mot
qui signifiait un taureau, signifiait aussi un gouverneur ou un
prince
Aussi le taureau porteur de cornes signifiait-il le
prince puissant, c'est-à-dire le premier des hommes puissants
qui, sous le nom de Guèbres, Gabri ou Cabiri, occupèrent
dans l'antiquité une si grande place, et auxquels les anciens
rois divinisés d'Assyrie faisaient remonter leur puissance et
leur noblesse. Ceci explique pourquoi le Bacchus des Grecs
était représenté avec des cornes et pourquoi on l'invoquait
souvent sous cette épithète,
"aux cornes de taureau"
, pour désigner par là ses
grands titres de gloire
Dans des temps relativement modernes, Togrul Begh,
le chef des Turcs Seldjoucides qui venaient des bords de l'Euphrate, était aussi
représenté
avec trois cornes sortant de la tête comme emblème de sa
souveraineté.
Ceci aussi explique admirablement l'origine des
divinités adorées par les Anglo-Saxons païens
sous le nom de Zernebogus. Ce Zernebogus
était la divinité noire, funeste de mauvais
augure
en d'autres termes l'exacte
contrepartie de l'idée populaire du diable, qu'on
croyait être noir, et qui, disait-on, avait des
cornes et des pieds fourchus. Analysez ce nom,
comparez-le avec la gravure ci-après
extraite de Layard
et vous verrez qu'elle
jette une singulière lumière sur l'origine de la superstition populaire à propos du
grand adversaire.
Le nom de Zernebogus est presque du chaldéen tout pur, et semble se
décomposer de lui-même pour nous offrir le sens de
"la semence du prophète
Cush"
. Nous avons vu qu'il y a lieu de conclure que sous le nom de Bel, différent
de Baal, Cush était le grand devin ou faux prophète qu'on adorait, à Babylone.
Mais des savants indépendants ont été amenés à cette conclusion que Bel et Nebo