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était accordée d'ordinaire, en ce qui regarde Babylone à Sémiramis, non
seulement par Ovide (
Métam
, liv, IV, fab. 4, 1. 58, vol. II, p. 177), mais par
Justin, Denys Afer et d'autres, on verra que la couronne de murs qu'elle portait
sur la tête, ainsi que le nom de cette déesse, lui étaient fort bien appropriés.
Pour confirmer l'interprétation du sens du nom d'Astarté, je puis ajouter une
épithète appliquée à la Diane des Grecs qui à Éphèse portait sur la tête une
couronne de tours et était identifiée à Sémiramis, ce qui est assez frappant :
"Quand la nouvelle de la bataille de Pydna parvint à Amphipolis, les
matrones coururent au temple de Diane qu'elles appellent Tauropolis, pour
implorer son secours."
Tauropolis, de Tbr, une tour ou fortification
environnante, et Pol, faire, signifie clairement celle qui fait des tours ou des
fortifications environnantes, et c'est naturellement à elle, comme à la déesse
des fortifications, qu'elles avaient recours quand elles craignaient une attaque
contre leur cité.
Sémiramis, déifiée comme Astarté, atteignit aux plus grands honneurs et sa
transformation en une colombe comme nous l'avons déjà montré, était
évidemment destinée, quand la distinction du sexe eut été attribuée à la
Divinité, à l'identifier sous le nom de Mère des dieux, à l'Esprit Divin sans
l'action duquel nul ne peut être fait enfant de Dieu, et dont l'emblème, dans le
langage symbolique de l'Écriture, était la colombe, comme celui du Messie
était l'agneau. Puisque l'Esprit de Dieu est la source de toute sagesse, naturelle
et spirituelle, les arts et les inventions de toute sorte lui étaient attribués
;
, ainsi la mère des dieux, en qui l'Esprit, disait-
on, était incarné, était célébrée comme la source des arts et des sciences utiles
(DIODORE DE SICILE, liv. III. p. 1341). De là aussi, le caractère attribué à
la Minerve Grecque dont le nom Athena, comme nous avons vu qu'il y avait
des raisons de le croire, n'est qu'un synonyme de Beltis, nom bien connu de la
déesse Assyrienne
. Athéné, la Minerve d'Athènes, est
universellement connue comme la déesse de la sagesse, l'inventrice des arts et
des sciences.
2° Le nom d'Astarté signifie aussi celle qui fait des recherches ; et à cet égard il
pourrait s'appliquer à Cybèle et à Sémiramis, comme symbolisées par la
colombe ; on pourra voir que c'est là un des noms d'Astarté, si on le compare
aux noms similaires d'Astérie et d'Astrasa (en Grec Astraia) qui sont formés
en prenant la dernière partie du nom composé au masculin, au lieu du féminin