Page 440 - LES DEUX BABYLONES

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Te ri ou Tri (le dernier étant prononcé Troi ou Tre) qui est le même que Tart.
Or, Astérie était la femme de Persée l'Assyrien (HÉRODOTE, liv. VI, p.
400), et l'inventeur des mystères (BRYANT, vol. III, p. 267-268). Comme
Astérie fut plus tard représentée comme la fille de Bal, cela implique une
situation semblable à celle de Sémiramis. Astrasa, de plus, était la déesse de la
justice, qui est identifiée à la céleste vierge Thémis, le nom de Thémis
signifiant la parfaite qui donnait des oracles (OVIDE,
Métam
. liv, fab. 7, vol.
II, p. 30), et qui ayant vécu sur la terre avant le déluge, la quitta juste avant
cette catastrophe (ibid. note). Thémis et Astrasa sont quelquefois séparées et
quelquefois identifiées ; mais elles ont le même caractère comme déesse de la
justice (
Gradus ad Pamassum, sub voce
Justicia). L'explication de cette
opposition est facile à saisir : l'Esprit a été considéré comme parfois incarné,
parfois non. Quand il était incarné, Astrasa nous apparaît alors comme la fille
de Thémis. Quel nom pourrait mieux s'accorder avec le caractère de la déesse
de la justice que Ash-traia, celle qui fait des investigations, et quel nom
pourrait-on lui donner qui montrât d'une manière mieux appropriée, le
caractère de ce divin Esprit qui
"sonde toutes choses même les profondeurs de
Dieu"
? Comme Astrasa ou Thémis était Fatidica Thémis, Thémis la
prophétesse, c'était là aussi un autre trait caractéristique de cet Esprit ; car
d'où peut venir un véritable oracle, ou l'inspiration prophétique, sinon de
l'Esprit de Dieu qui inspire ? Puis enfin qu'est-ce qui peut mieux s'accorder
avec la déclaration divine de la Genèse à propos de l'Esprit que cette parole
d'Ovide :
"Astrée fut la dernière des divinités qui demeura sur la terre, et son
départ fut le signal de la venue du déluge destructeur"
? L'annonce du déluge
est ainsi décrite dans la Parole de Dieu
:
"Et le Seigneur dit :
Mon Esprit ne contestera pas toujours avec l'homme ! Car il n'est que chair,
et ses jours seront de cent vingt ans."
Pendant ces cent vingt ans l'Esprit
contesta dans l'homme ; quand ils furent terminés, l'Esprit ne contesta plus,
abandonna la terre et laissa le monde à sa destinée. Mais bien que l'Esprit de
Dieu quittât la terre, il n'abandonna pas la famille du juste Noé. Il entra avec
le patriarche dans l'arche, et quand le patriarche sortit de son long
emprisonnement, il sortit avec lui. Ainsi les païens avaient une base historique
pour leur mythe de la colombe ; il était fondé sur le symbole de l'arche dans
les eaux Babyloniennes, et la déesse Syrienne ou Astarté (la même que
Astraea) qui en sortait. Sémiramis donc, comme Astarté, adorée comme la
colombe, était regardée comme une incarnation de l'Esprit de Dieu.