Page 329 - LES DEUX BABYLONES

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le soleil comme divinité incarnée, en d'autres termes, du serpent de feu devint
presque universel. Dans presque toutes les maisons, on trouvait le serpent sacré,
qui était d'une espèce innocente.
Ces serpents nichaient près des autels
domestiques, dit l'auteur des Pompéiens : ils se
promenaient comme des chats ou des chiens,
pour se faire caresser par les visiteurs, et venaient
leur demander à manger. Et même, à table (si
nous pouvons nous en rapporter à des passages
isolés), ils se glissaient entre les coupes des
convives, et quand il faisait chaud, les dames s'en
servaient comme de boas vivants, et se les
enroulaient autour du cou pour éprouver de la
fraîcheur. Ces animaux sacrés faisaient la guerre
aux rats et aux souris et en détruisaient ainsi une
grande quantité ; mais comme leur vie était
sacrée, et que personne ne leur faisait de mal, ils se multipliaient si rapidement,
qu'ils devinrent, comme les singes de Bénarès, une engeance insupportable. Les
feux qu'on faisait souvent à Rome étaient le seul moyen de s'en débarrasser
Le lecteur verra
la représentation du culte Romain du feu et du culte du
serpent à la fois distinct et réuni
Je ne puis expliquer ici la raison de la
double représentation de ce dieu ; mais il est évident d'après les passages de
Virgile déjà cités, que les figures de la partie supérieure avec les têtes entourées
de rayons représentent le dieu du feu ou la divinité du soleil ; et ce qui est digne
de remarque, c'est que ces dieux du feu sont noir
. Cette couleur les
identifie ainsi avec le Phaéton Éthiopien ou noir ; tandis que (l'auteur des
Pompéiens lui-même l'admet) ces mêmes dieux du feu sont représentés dans la
partie inférieure par d'énormes serpents.
Fig. 53