Page 28 - LES DEUX BABYLONES

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d'iniquité tel qu'il s'est incorporé dans la papauté ; et partout où on lui obéit, il
sert admirablement son dessein et plie les hommes à une sujétion abjecte vis-à-
vis de la prêtrise. Fidèle au principe qui donna naissance au confessionnal,
l'Église, c'est-à-dire le clergé, prétendit être le seul dépositaire de la véritable foi
de la chrétienté. De même que les prêtres chaldéens étaient censés posséder la
clef de l'explication de la mythologie Babylonienne, clef qui leur avait été
transmise depuis la plus haute antiquité, de même les prêtres de Rome
prétendirent être les seuls interprètes de l'Écriture : eux seuls avaient la vraie
tradition transmise d'âge en âge, sans laquelle il était impossible de comprendre
le véritable sens de la Bible. Aussi demandaient-ils une foi complète à leurs
dogmes ; tous les hommes étaient tenus de croire comme l'Église, tandis que
l'Église pouvait déterminer sa foi selon son bon plaisir. Possédant l'autorité
suprême sur la foi, elle pouvait en communiquer un peu ou beaucoup selon
qu'elle le jugeait convenable ; et réserver dans l'enseignement les grandes vérités
de la religion était un principe aussi essentiel dans le système de Babylone qu'il
l'est aujourd'hui dans le Romanisme ou le Iractarianisme
Ce fut cette
prétention du clergé à dominer sur la foi, qui
"tint injustement la vérité captive
dans l'antiquité si bien que
"les ténèbres couvrirent la terre, et que les
hommes étaient plongés dans d'épaisses ténèbres"
. La même prétention apparut
chez le clergé Romain, lorsque dans des âges d'ignorance, à travers plusieurs
siècles lugubres, l'Évangile demeura inconnu et que la Bible fut un livre fermé
pour des millions d'hommes qui portaient le nom du Christ. À tous les égards
donc, nous voyons que Rome porte avec raison sur le front le nom
"Mystère, la
Grande Babylone."
Eusèbe SALVERTÉ, Des Sciences occultes, p. 259
GEBELIN, Monde primitif, vol. IV, p. 319.
Voir SALVERTÉ, p. 258-259.
AMMIANUS MARCELLINUS, liv. XIV, ch. 6 et liv. XXIII, ch. 6. p. 371,
374, comp. avec Justin,
Histoires
, liv. 1, ch. 1, p. 615. Et Chronique
d'Eusèbe, tome I, p. 40, 70 etc. Eusèbe dit que Ninus et Sémiramis régnaient
à l'époque d'Abraham. Voir tome I, p. 41 et tome II, p. 65. Pour l'âge de
Sémiramis, voir note page 15.
Chronique Paschale
, vol. 1. p. 65.
HÉSIODE,
Théogonie
, v. 453, p. 36.