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souvent tenter le diable. Dès le XII° s. (1125), le
mot est employé, toujours dans un contexte
chrétien, avec le sens de «mettre à l'épreuve la
résistance de quelqu'un au péché», le sujet
désignant Dieu, et plus tard une chose.
«constituer une tentation». Cette valeur l'emporte
dans tentateur et tentation. Depuis le XIIIie
siècle, tenter est courant avec son sens laïc de
«donner envie», spécialement dans la
construction du sens passif se laisser tenter à
quelque chose, disparu, puis par quelque chose.
Le verbe signifie également «essayer,
expérimenter», absolument ou avec un
complément, d'où tenter la fortune puis tenter
fortune, et tenter la chance, sa chance. La
construction «tenter de» et infinitif n'était pas
encore généralisée en langue classique, à côté de
l'ancienne construction sans préposition. Ce
sémantisme de l'essai domine dans tentative. Le
sens très ancien de «sonder (une plaie)» (tanter)
est sorti d'usage au XVI° siècle. Celui de
«s'engager dans (un lieu, une route)» a lui aussi
disparu. Tenter n'a plus aujourd'hui d'autre
dérivé que Tentant, ante, adj., son participe