Page 558 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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parfaitement adaptés au double caractère de cette description.
Joël était tenu en grande vénération par les anciens; il est cité par Pierre et
Paul (Actes, II, Rom., X, 13).

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§ 79. Interprétation de I à II, 11. - Il y a eu diverses explications de la
prophétie contenue dans le premier chapitre et dans les onze premiers
versets du second. Les uns entendent tout au sens littéral, et le rapportent
à la famine et à la sécheresse dont il est parlé Amos, IV, 7, 8, ou aux sept
années de famine qui désolèrent la Judée aux jours de Joram (2 Rois, VIII,
1-3). Les autres prennent tout ce morceau dans un sens figuré, et
l'entendent soit des invasions de Tiglath-Piléser, de Salmanéser, de
Sanchérib et de Nébucadnetsar, soit de l'asservissement du pays par les
Assyriens, les Perses, les Grecs et les Romains. D'autres, comme Olshausen,
combinent les deux interprétations: selon eux, Joël aurait prédit d'une
manière générale une prochaine calamité qui se serait réalisée d'abord d'une
manière littérale, ensuite dans le sens figuré. Le mot sauterelle est
certainement employé dans l'Ecriture dans ces deux sens, ainsi que
plusieurs mots du chapitre II, de même que des expressions analogues
employées plus tard par notre Seigneur (Matth., XXIV) se rapportent d'abord
à la ruine de Jérusalem, et en second lieu à la fin du monde. On peut dire,
en général, que comme toutes les grandes délivrances des Israélites
préfiguraient la délivrance de la croix, de même toutes les visitations et les
jugements de Dieu servent à représenter ou à préfigurer le jugement
dernier.

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§ 80. Amos. L'auteur et le livre. - Amos paraît avoir été contemporain
d'Osée, et avoir, comme lui, exercé son ministère au milieu des dix tribus.
Tous deux prophétisèrent sous les règnes d'Hosias et de Jéroboam II, et
Amos eut sa première vision deux ans avant le tremblement de terre qui
arriva, à ce que nous apprenons par Zacharie, aux jours d'Hosias (Zach.,
XIV, 5, cf. Esaïe, V, 25).

Il parait avoir prophétisé à Béthel (VII, 10-13); mais il n'appartenait pas au
royaume d'Israël, étant habitant et probablement originaire de Tékoah, ville
située au sud de Jérusalem, sur les limites des vastes pâturages ou déserts
qui bornaient la contrée montagneuse de Juda. Il était berger ou bouvier, et
s'occupait aussi de piquer les figues sauvages pour les faire mûrir (VII, 14).
Il n'était “ni prophète, ni fils de prophète (III, 8; VII, 15).” Et il insiste sur
cette idée pour que l'on comprenne bien que, s'il a été appelé à prophétiser à

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