Page 423 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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b. L'ethnographie, dans sa triple division philologique, physiologique et
éthique, parle également en faveur du récit de Moïse. Les systèmes
mythologiques de l'Inde, de la Chine, de la Grèce et de la Scandinavie, sont
réellement identiques (sir W. Jones); et, d'un autre côté, toutes les nations
sémitiques sont monothéistes, ce qui indique dans chaque cas une identité
d'origine. On reconnaît généralement que toutes les langues connues
peuvent se réduire à un très-petit nombre de familles principales, l'indo-
européen, le sémitique, l'ugrotartare, le malai, le transfengétique que
distingue surtout son caractère monosyllabique, l'américain, l'africain. Le
chevalier de Bunsen et M. Schoen ont déjà rattaché l'égyptien et plusieurs
dialectes africains, à la famille sémitique. Il a été constaté d'autre part que
les langues américaines sont d'origine essentiellement asiatique; et les
savants les plus distingués reconnaissent que toutes les langues du globe,
malgré leurs grandes divergences, offrent encore assez d'affinités pour
plaider en faveur d'une origine commune (Humboldt, Klaproth, F. Schlegel,
Balbi, Herder). Philologiquement, et physiologiquement, dit Herder, la race
humaine est un tout progressif qui n'a qu'une seule et même origine. A
mesure que le cercle de nos connaissances s'agrandit et s'étend, dit le
docteur Pritchard, nous trouvons moins de raisons pour croire que les
différentes races des hommes soient isolées les unes des autres et séparées
par des barrières infranchissables (voyez Panchaud, la Bible et la science
moderne, deuxième et troisième discours.

c. Le témoignage de la géologie est également important. Son résultat le plus
positif c'est la date relativement récente des derniers grands changements
géologiques de notre globe. “La condition actuelle du globe ne compte pas
plus de 5 ou 6,000 ans d'existence” de Saussure, Cuvier, de Luc).
Indépendamment de ces raisons extérieures les preuves internes pourraient
suffire. La simplicité d'un style sans art, la multiplicité des généalogies,
l'impartialité (le l'auteur qui n'hésite pas à raconter les fautes de son peuple
et les siennes propres (voyez l'histoire d'Abraham, d'Isaac et de Jacob; voyez
aussi Deut., XXVI, 5. Exode, II, 14. Nomb., XX, 10-13), tout porte le cachet
de la vérité. Ajoutez-y le fait même de l'existence du judaïsme, qui ne
s'explique que par l'authenticité du récit mosaïque: ce sont les livres de
Moïse qui, seuls, donnent l'histoire des institutions juives et les motifs qui
doivent les faire accepter et respecter. Si le Pentateuque est l'oeuvre d'un
faussaire, quand est-ce que ce travail aurait pu s'exécuter ? Ce n'est
certainement pas après que la version des Septante eut vu le jour, 275
avant Christ, ni à l'époque du retour de Babylone, 536 avant Christ (Esdras,
II, 62), ni lors de la division du royaume, 975, ni aux jours de Samuel,

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