Page 134 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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SECTION III. - Evidences des Écritures.
 § 52. Considérations générales. - Jusqu'ici nous nous sommes contentés
d'indiquer, en les développant et en en faisant ressortir les traits
caractéristiques, les témoignages que l'Ecriture elle-même rend à sa propre
autorité. D'autres témoignages, plus nombreux, indirects peut-être, mais par
cela même plus forts pour certaines intelligences, peuvent être invoqués - le
plan de cet ouvrage ne nous permet pas de nous y arrêter longuement; nous ne
pouvons que les indiquer, en renvoyant aux ouvrages spéciaux pour les
développements nécessaires.
On a déjà vu que les divers livres de l'Ecriture-Sainte sont authentiques, c'est-
à-dire qu'ils ont été écrits par les auteurs dont ils portent les noms. En toute
autre matière cette preuve ne prouverait rien de plus; mais dans le cas actuel
la preuve de l'authenticité est aussi une preuve de la vérité. Si les récits sont
authentiques ils ne peuvent qu'être vrais. Les livres qui rapportent ces faits
sont cités et copiés comme livres historiques; ils ont été reçus comme tels,
pendant que plusieurs de ceux dont ils rapportent les faits et gestes vivaient
encore. La Palestine a été sous le joug des Romains; le Christ est né sous le
règne d'Hérode; il n'est donné pour un docteur envoyé de Dieu; il s'est attribué
le pouvoir de faire des miracles; ces miracles étaient toujours des oeuvres de
miséricorde et de compassion; ils se produisaient en confirmation d'une morale
jusqu'alors inconnue, non-seulement aux Gentils, mais encore aux Juifs eux-
mêmes; le Christ a eu de nombreux disciples, il fut mis à mort sous Ponce
Pilate; des centaines et des milliers d'hommes, admettant le fait (le sa
résurrection, devinrent plus tard ses disciples; en peu d'années ces disciples se
répandirent sur toute l'étendue de l'empire romain et y fondèrent de
nombreuses Eglises; voilà des faits matériels qui, indépendamment de toute
signification ou interprétation religieuse, ressortent du fait de l'authenticité des
saints écrits. Ce sont des faits, historiquement prouvés, autant que des faits
peuvent l'être; aussi, dans les premiers siècles, ceux-là même qui rejetaient
l'Evangile reconnaissaient la vérité des faits sur lesquels il s'appuyait.
Nous possédons en effet, en entier ou par fragments, plus de cinquante

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