Page 47 - LES SOCIÉTÉS SECRÈTES
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Jusqu'alors régnait l'incertitude - bientôt règnerait la certitude. Il
faut voir dans cette volonté celle d'un groupe de chevaliers d'une
piété naïve qui voulaient seulement servir leur Seigneur Jésus-
Christ et retrouver son véritable enseignement. Aucune agressivité
ne les habitait, ils n'imputaient le mal à personne. Ce fut Bernard
qui leur fit comprendre que leurs ambitions ne seraient pas payées
d'amour en retour et qu'il serait sage de ne pas exprimer
ouvertement ce qu'ils pensaient. Les années suivantes
n'apportèrent pas de plus amples renseignements sur
l'enseignement originel du Christ. L'ordre des Templiers se tourna
désormais vers des missions militaires. Le secret ne vécut bientôt
plus que dans le souvenir de quelques frères provençaux. Les
impératifs pratiques en Orient laissaient peu de place et de temps
pour s'occuper du secret. Le contact étroit avec l'islam donna de
nouvelles impulsions. Quelques lettres attribuées à Ali Ibn Abu
Thalib (Imam Ali) tombèrent dans les mains d'une section de
templiers lors d'une attaque contre Damas. Ali y mentionnait une
falsification ultérieure du Coran qu'il compara avec la
falsification des Évangiles du Christ. Ces papiers parvinrent en
Provence où, par la suite, naquit de nouveau l'idée fort ancienne de
se pencher sur la véracité des Évangiles. Tout se passa alors coup
sur coup: Un document parvint à la commanderie provençale,
transmis, selon toute vraisemblance, par des cercles maçonniques.
Il n'est donc pas étonnant que les templiers aient refusé, plus tard,
de prendre part à la "croisade" contre les cathares. Il s'agissait d'un
fragment de l'Évangile originel de saint Jean, écrit l'an 94 apr.J.-C.
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