Page 305 - LES SOCIÉTÉS SECRÈTES
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l'importation de denrées alimentaires en moins de cinq ans.
Ils insistèrent pour que Hussein règle, d'abord, les dettes de l'État
et privatise donc, au moins en partie, son industrie pétrolière. Il s'y
refusa, bien évidemment.
Fin 1989, 2.3 milliards de $ que George Bush avait déjà consentis à
l'Irak furent bloqués (à lit Banca Nationale del Lavoro BNL). C'est
ainsi que, début 1990, il ne fut plus possible à l'Irak d'obtenir
quelconque crédit des banques occidentales. C'est alors qu'entra en
jeu le cheikh Al-Sabah, émir du Koweït et ami de la famille royale
anglaise. Celui-ci avait fait passer de l'argent en Irak sur l'ordre de
Londres et Washington pour qu'on continue la guerre qui durait
depuis huit ans et qui apportait aux trafiquants d'armes de l'argent
et à Israël des avantages politiques. Début 1990, le Koweït reçut
l'ordre d'inonder le marché avec du pétrole à bas prix et cela à
l'encontre de tous les accords signés avec l'OPEP. Les autres pays
de l'OPEP dont l'Irak déployèrent des efforts diplomatiques pour que
le Koweït renonce à sa politique destructrice. Sans, succès. En juillet
1990, ce fut l'escalade des disputes entre le Koweït et l'Irak. Lors de
la rencontre des Bilderberger du 6 au 9 juin 1990, il avait déjà été
décidé ce qu'April Glapsie, l'ambassadrice américaine à Bagdad,
communiquait à Saddam Hussein le 27 juillet: "Les États-Unis ne
prendront pas position dans la querelle entre l'Irak et le Koweït."
(l'Irak publia le compte-rendu officiel de cet entretien après le début
de la guerre.) Ce fut, naturellement, le "feu vert" pour Saddam. Le
2 août, les troupes irakiennes entrèrent au Koweït. La CIA avait,
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