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C’est une autre voix, une seule, qui se fera
entendre pour parler de la sorte. Le brigand de
Luc 23:39-43 reconnaîtra publiquement pour
Seigneur et Roi un crucifié comme lui.
«Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu
viendras dans ton royaume»
. Le déclarer juste
aurait déjà été beaucoup: c’était un démenti
infligé à ceux qui l’avaient condamné comme un
imposteur ambitieux, et c’était un témoignage de
repentance de la part du brigand qui par
contraste confessait mériter le châtiment. Mais
l’appeler Seigneur et lui parler de "son" royaume
allait bien au-delà de déclarer qu’il n’avait «rien
fait qui ne se dût faire»: c’était voir en celui que
les hommes tenaient pour un vaincu, le
vainqueur devant qui tout ploierait un jour. Plus
encore: le brigand que ses crimes devaient faire
trembler à la pensée d’un juge venant pour
châtier les méchants parle sans frayeur de ce
règne à venir, demande au roi de se souvenir de
lui avec faveur; c’est donc qu’il avait l’assurance
que ses péchés lui auraient été pardonnés, qu’ils
l’étaient déjà, et ce ne pouvait être que par Celui