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aucunement à accepter un mal, moins encore à
lui reconnaître un droit quelconque au milieu
d'autres droits légitimes. Elle consiste à se
résoudre à le subir, pour la préservation du bien
plus grand de la cité, mais elle refuse de se taire
pour exposer ses déviations et perversions. Mais
soyons clair, la tolérance chrétienne n'existe pas,
il s'agit plutôt de prévoyance, c'est à dire d'une
«conduite prudente et raisonnable de celui qui
prend les dispositions nécessaires pour faire face
à telle ou telle situation», conduite qui est sous
la directive de la Sainte Présence de Christ en
nous qui veille sur ses élus.
La tolérance, de ce point de vue, n’est pas une
vertu. Elle est dictée par la vertu, qui est,
principalement, la prudence, au regard du bien
à sauvegarder. Mais pour l'homme charnel et
profane, elle est, sous ce rapport, un moindre
mal. Cela ne signifie pas qu’un mal soit choisi
pour lui-même, mais qu’il est jugé bon de le
supporter pour la préservation d’un bien
spécifique afin d'éviter la ruine occasionnée par