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2.
- Pour les modernes, la tolérance repose tout
d’abord sur un indifférentisme à l’égard des
comportements et des opinions, auxquels sont
donnés une égale valeur. Il n’y a pas de vrai ou
de faux qui puisse les distinguer, pas de morale
universelle pour les hiérarchiser et permettre de
tenir ceux-ci pour bons et ceux-là pour mauvais.
En cet ordre, les “valeurs” de “Pierre” ne sont
pas supérieures à celle de “Jacques”; si elles
sont distinctes, elles sont simplement autres,
c’est tout. Elles sont égales. Ce qui peut seul
leur donner de la valeur, c’est leur poids. Et ce
poids se mesure au nombre de ceux qui les
partagent.
La tolérance tourne alors en
obligation sociale à proportion de l'étendue
de ce partage, et l’intolérance caractérise
celui qui se soustrait du solde de cette
mathématisation éthique
. Dans notre société,
par exemple, nous sommes déjà passés de la
tolérance des comportements homosexuels
comme une option comportementale possible à
la contrainte de les accepter comme tels, sous