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persécution qui s'éleva contre eux et provoqua leur départ, sont racontés
dans les Actes, chapitre XVI. Paul visita de nouveau Philippe avant son
premier emprisonnement. à Rome, comme on le voit par Actes, XX, 1, 2,
6. Lors de son premier départ, il semble avoir laissé Luc en arrière à
Philippe (XVI, 12; XVII, 1). Il parait encore que Luc, qui était avec l'Apôtre
au début de son emprisonnement à Rome (Actes, XXVII. Col., IV, 14),
l'avait quitté au moment où Paul écrivait aux Philippiens (II, 20, 21).
Cette épître fut manifestement écrite de Rome (voyez chap. I, 12-14; IV,
22), et probablement pendant la dernière partie de la première captivité
de l'Apôtre dans cette ville; car Paul, à l'époque où il l'écrivait, prévoyait
une heureuse et prochaine solution de son procès, et comptait d'être
rendu à la liberté (I, 25, 27; Il, 23, 24). Elle paraît avoir été écrite à
l'occasion du retour d'Epaphrodite, que l'Eglise de Philippe avait envoyé à
Rome avec une contribution pécuniaire pour subvenir aux besoins de
l'Apôtre durant sa captivité, et qui, pendant qu'il s'acquittait avec zèle de
cette mission, était tombé dangereusement malade. Cette nouvelle
affligea tellement les Philippiens, que Paul se décida à le renvoyer, pour
son entier rétablissement, plus tôt qu'il n'avait pensé (II, 24-30). - Voyez
Rilliet, Commentaire sur les Philippiens.
L'Eglise de Philippe paraît avoir été une des plus pures et des plus
généreuses de cette époque. Ses membres montraient la plus grande
tendresse pour Paul. Deux fois pendant qu'il était à Thessalonique, et
une fois à Corinthe, ils lui avaient libéralement envoyé, pour fournir à
son entretien, des collectes considérables, et l'Apôtre avait accepté ces
dons pour éviter que l'Evangile devînt une charge pour de plus nouveaux
convertis (IV, 15, 16. 2 Cor., XI, 9). Ils avaient en outre supporté
joyeusement diverses épreuves et afflictions par fidélité pour leur
Sauveur (I, 28-30). Leur conduite avait été en tout point si exemplaire,
qu'il avait toujours eu sujet de se réjouir à cause d'eux. Aussi, dans cette
épître, son coeur se répand-il en pieuses actions de grâces et en cordiales
recommandations, sans négliger toutefois ni les exhortations, ni les