Page 75 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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qui n’en était pas moins reproduit tout entier à la ligne suivante. Ces lettres
supplémentaires, qu’on appelait
custodes Itnearum,
passaient quelquefois dans
le texte par l’inadvertance d’un copiste; ainsi Esaïe, XXXV, 4. D’autres fois, au
contraire, le copiste prenait pour une lettre supplémentaire une lettre qui ne
l’était pas et l’omettait.
Des notes marginales, destinées à expliquer le texte, passaient quelquefois
dans le texte même. Ainsi (Esaïe, XL, 7), les mots
*
vraiment le peuple est
comme l’herbe” sont, selon toute apparence, une glose; ils ne se trouvent pas
dans les Septante. Jahn pense qu’il en est de même du chiffre 50,000 indiqué
dans 4 Sam., VI, 49, lequel devrait être placé ailleurs. — Marc, 1,46. Plusieurs
copistes, pour éviter l’équivoque du pronom, ont écrit, d’après une marginale,
“frère de ce même Simon.
מ
Rom., VIII, 28, Un copiste, pour éviter toute
ambiguité, a ajouté en marge, Dieu dirige tout pour le bien; une autre a fait
passer la glose dans le texte. Dans 4 Cor., XVI, 2, nous lisons f«av
σαββάτων
, le
premier jour de de la semaine; quelqu'un ajoute en marge, le jour du Seigneur,
pour mieux préciser le sens du texte, et cette addition passe elle-même dans le
texte. Dans d’autres cas, on écrivait même la glose à la place du mot véritable;
ainsi (4 Pierre, II, 43), 11 y a χτίσιι, expression difficile à comprendre: un
copiste l'a remplacée par yûtfi.
Toutes ces variantes et causes d’erreur se présentent avec un caractère
accidentel. D’autres, au contraire, n’ont gu avoir lieu que volontairement, dans
une intention bonne ou mauvaise, soit que l’on crût rectifier et rétablir le texte
primitif, soit qu’on voulût le falsifier ainsi:
Par un respect exagéré de la lettre et pour ne pas nuire à l'apparence
extérieure du manuscrit, on reproduisait jusqu'aux erreurs du manuscrit que
l'on copiait; ou bien encore, si une faute était faite, on la reproduisait aussi
souvent que le même mot se présentait, pour ne pas avoir deux orthographes
différentes. C'est de cette manière que quelques-uns expliquent l'emploi
presque constant du masculin au lieu du féminin pour désigner une jeune fille
dans le Pentateuque, naar pour naara; ainsi que la faute trente-quatre fois
répétée dans le chap. XL d'Ezéchiel d'un pluriel mal formé par l'omission de la