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3°
D'après les caractères individuels des croyants dont il est parlé dans ce
livre, nous pouvons déduire le caractère et l'organisation des premières Eglises
chrétiennes. Quand les apôtres avaient fait des prosélytes, ils les engageaient à
se réunir au nom de Christ, le premier jour de la semaine, les instruisaient
dans les ordonnances du christianisme, et leur préposaient des ministres
capables de paître et de garder le troupeau (Actes, II, 42; VI, 1-6; XIV, 23; XX,
7, 18, 28-52). Voyez, sur le caractère de ceux qui composaient, les Eglises, les
descriptions données à leur sujet dans chaque épître, et, sur le caractère des
conducteurs, les épîtres pastorales à Timothée et à Tite. L'Eglise, il ne faut
jamais l'oublier, est une institution divine, et elle réunit les avantages de
chaque forme de société suivant laquelle les hommes peuvent être groupés. Elle
n'est pas une caste, car elle ne méprise et ne rejette personne; et cependant,
comme une caste, elle conserve au milieu des variations humaines un ordre
invariable et sacré; tous ses membres sont rois et sacrificateurs devant Dieu.
Elle n'est pas une société secrète, car elle ne fait aucunes réserves; elle n'a
point de mystères, et pourtant ses membres ont une vie cachée et une joie à
laquelle l'étranger ne saurait prendre part. Elle n'est pas une nation, car elle
prend ses adhérents parmi toutes les nations et aspire à les renfermer toutes
un jour dans son sein; elle n'en a cependant pas moins des limites bien
tracées, quoique plus générales. Ce n'est pas une famille, et cependant ses
liens sont tout aussi tendres, quoiqu'ils soient incomparablement plus larges et
plus étendus. Un des buts de l'Evangile était de révéler Christ; un autre but,
non moins évident, c'était de former un peuple pour sa gloire. Ces deux plans
mettent en évidence la sagesse et l'amour de Dieu.
4°
Remarquez encore, à mesure que l'Evangile fait des progrès, le
développement des influences qui lui sont contraires et les motifs qui sont
allégués pour justifier cette opposition. Les Juifs le repoussaient “comme
contraire à leur loi.” Chez les Gentils, comme à Thessalonique, on affirmait
qu'il était l'ennemi de César. Partout il était accusé de mettre le monde sens
dessus dessous. Et quoique toutes ces accusations ne fussent que des
prétextes, elles avaient en quelque mesure l'apparence de la vérité. Mais les