Page 306 - LE MANUEL DE LA BIBLE

Version HTML de base

306
mais il n'en résulte pas que nous puissions adresser nos prières aux saints
glorifiés, les déclarations de l'Ecriture repoussant d'une manière formelle toute
autre médiation que celle du Fils bien-aimé. - On ne peut davantage déduire
des paraboles du fidèle serviteur et de l'enfant prodigue, comme ont tenté de le
faire les Pélagiens, que Dieu peut pardonner les péchés en dehors du sacrifice
de Jésus, sur le simple fait de la repentance et de la prière toute la Bible
repousse cette doctrine (Jean, VIII, 24. Héb., X).- Il ne résulte pas non plus de
Luc, XV, 7 et 29, que les pharisiens n'eussent pas besoin de repentance, ou
que le fils aîné n'eût jamais transgressé la volonté de son père, - ni de Luc, XVI,
1, que la déloyauté soit, dans un bon sens, la véritable sagesse. - David a été
un type du Sauveur dans sa royauté et dans sa famille, mais il ne l'a pas été
dans ses péchés.
§ 113. Troisième règle.
Les types et les paraboles ne peuvent suffire à établir
une seule doctrine d'une manière positive. Ils peuvent servir quand une
doctrine est établie par des preuves directes, à l'illustrer, à la confirmer, à la
rendre sensible, mais ils ne peuvent être invoqués comme principal argument.
- Quelques commentateurs des premiers siècles ont voulu prouver, par la
parabole de l'économe infidèle, l'histoire de l'apostasie de Satan; ils ont dit qu'il
était le premier parmi les serviteurs de Dieu, mais qu'ayant été renvoyé et privé
de son emploi, il entraîna avec lui d'autres anges, les ayant séduits par l'appât
d'une tâche plus facile et d'un service plus agréable. Tout cela est évidemment
forcé. - On ne peut davantage baser sur la parabole des dix vierges l'idée que
parmi ceux qui professent le christianisme, la moitié seront sauvés et les
autres perdus. Dans la parabole des dix drachmes il y en a une sur dix qui se
perd, tandis que dans celle des brebis il y en a une sur cent. Aucune doctrine
ne peut raisonnablement s'appuyer sur de pareilles données.
Toutes ces règles sont l'application de ce qui a été dit précédemment, qu'une
interprétation doit être faite d'après l'analogie de, la foi, et que pour
l'explication des passages obscurs il faut recourir à ceux qui sont plus clairs.
Les symboles et actions symboliques doivent être expliqués d'après les mêmes