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qu'il contient, mais d'y mettre les idées qui sont en nous. Plus d'une fois sans
doute on a succombé à cette tentation.
Il reste vrai cependant que souvent les détails d'une parabole méritent d'être
soigneusement relevés. Autant il faut éviter les minuties et tout ce que l'on
pourrait ne regarder que comme des jeux d'esprit, autant il faut éviter de
tomber dans l'extrême contraire, en s'attachant seulement au but principal qui
est mis en évidence. Le Nouveau-Testament nous guide à cet égard, en nous
donnant l'interprétation authentique de plusieurs paraboles, celles du semeur
et de l'ivraie, par exemple. Dans la première, notre Sauveur, en en donnant à
ses disciples l'explication, ne néglige aucun détail; les oiseaux, les épines, les
lieux pierreux, tout a un sens; et comme Tholuck le fait remarquer, une
parabole est d'autant plus parfaite qu'il y a une plus grande harmonie entre
tous les détails et leur interprétation. Mais même alors, et dans les paraboles
les plus complètes, il y a bien des circonstances qui ne sauraient avoir un sens
spirituel. Dans la parabole de l'ivraie, les mots “pendant que les hommes
dormaient” sont une phrase incidente, qui n'a pas de place au sens moral; et
dans la parabole de l'économe infidèle dont Jésus-Christ a indiqué le sens a
général, il ne faut pas penser à une application spirituelle des mots: “Je ne
puis pas fouir la terre, et j'ai honte de mendier.” On peut en dire autant et à
plus forte raison de la longue allégorie du cantique de Salomon.
§ 112. Seconde règle.
- Si quelque doctrine, ou quelque vérité, semble
ressortir naturellement du type ou de la parabole, on ne doit en tirer aucune
conclusion générale, à moins qu'elle ne soit confirmée par les déclarations plus
claires et positives de la Parole de Dieu. - Ainsi, de ce que le souverain
sacrificateur devait offrir des sacrifices pour lui-même, aussi bien que pour les
péchés du peuple, il ne résulte pas que Jésus-Christ fût aussi participant de
notre nature pécheresse; l'Ecriture nous apprend au contraire qu'il a été sans
péché. - Ainsi encore l'agneau pascal était un type de Christ; il représentait sa
personne et sa mort, mais il ne représentait ni la sainteté de sa personne, ni
l'efficacité de sa mort. - Le mauvais riche de la parabole invoque Abraham,