Page 266 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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de l'Orient les vêtements étaient et sont encore un objet de luxe et de
cérémonie; on se piquait d'honneur d'en posséder un grand nombre; on en
donnait en échanges ou en cadeaux, et on les portait en souvenir ou en preuve
de déférence (Gen., XLV, 22. 2 Rois, V, 22). - Quant aux chemises, un mot que
nos versions ont soigneusement évité de traduire (Juges, XIV, 12, etc.), les
classes aisées seules paraissent en avoir fait usage: leur beauté consistait
moins dans la forme, qui était fort simple et toujours la même, que dans la
blancheur du linge (Ecclés., IX, 8). On les déchirait en signe de deuil ou de
repentir (Gen., XXXVII, 34. Job, I, 20).
Le vêtement de dessous était fait de lin ou de coton, celui de dessus de laine ou
d'un mélange de laine et de poil. L'art de tisser et même celui de broder étaient
évidemment connus (Exode, XXXV, 35. Juges, V, 30). Il est parlé, 1 Chron., IV,
21, d'une famille qui s'était fait une grande réputation dans cette industrie. Le
blanc, le bleu, les diverses nuances du rouge et du pourpre, étaient les
couleurs généralement préférées pour les habits: il n'est du moins parlé
d'aucune autre dans l'Ecriture.
Une ceinture retenait ordinairement la tunique de dessous; elle faisait une ou
plusieurs fois le tour du corps: quelquefois on la passait autour du vêtement de
dessus. Elle était de cuir, de mousseline, de fin lin ou de toute autre matière.
On y mettait quelquefois une épée ou un poignard, les savants leur plume et
leur écritoire, les voyageurs leur argent (2 Rois, I, 8. Matth., III, 4.; X, 9. Jér.,
XIII, 1. Ezéch., IX, 2. 1 Sam., XXV, 13. 2 Sam., XVIII, 11; XX, 8).
Il est parlé de caleçons comme faisant partie des vêtements du souverain
sacrificateur (Exode, XXVIII, 42), et, selon toute apparence, cette pièce devint
peu à peu d'un usage général.
Les pieds étaient ordinairement chaussés de sandales, simples semelles de cuir
ou de bois, rattachées au-dessus du pied par des courroies ou lacets (Matth.,
III, 11). En cédant à un autre une propriété ou un droit, on avait coutume,
comme gage du marché, d'ôter une de ses sandales et de la lui donner, comme
au moyen-âge un gant (Ruth, IV, 7), Jeter son soulier ou sa sandale sur un
pays, c'était en prendre possession (Ps. LX, 8). Se déchausser était un symbole