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qui en précisent la signification et la portée. - Par exemple, la foi, dans le chap.
XI des Hébreux, est d'abord définie une substance des choses qu'on espère,
une démonstration de celles qu'on ne voit point; puis l'écrivain sacré montre
par des exemples ce que la foi est véritablement dans la pratique. Aucun
passage dans la Bible ne prouve mieux que ce chapitre combien il doit nous
être précieux que le livre de Dieu soit un livre, non de systèmes et de théories,
mais d'exemples et d'actions. Les faits expliquent les définitions. Le mot
substance du verset 1 (en grec, hypostase) désigne proprement toute chose qui,
placée sous une autre, sert à la maintenir. La foi est le soutien, le piédestal, le
porteur des choses qu'on espère. Aucun mot ne pouvait mieux que celui de
substance, adopté par la version anglaise et par celle de Lausanne, rendre
l'idée exacte de l'original, et cependant ce mot n'est pas clair. Les autres
versions traduisent: La foi rend présentes les choses, etc. En Héb., 1, 3, elles le
traduisent par personne, et en 2 Cor., XI, 17, par sujet (de se glorifier). La
version de Lausanne elle-même dans ce dernier passage s'est servi du mot
sujet.
Toutes ces traductions sont exactes, autant qu'une traduction peut l'être; mais
il n'en est pas moins vrai que la force et la plénitude du mot original ne
peuvent être rendues dans notre langue. La définition serait donc incomplète
pour nous, si l'apôtre ne rendait sa pensée claire dans toutes les langues, en la
traduisant en exemples.
Le mot perfection est également défini plusieurs fois. Il signifie (Ps. XXXVII, 37)
un coeur intègre, droit, bienveillant, sans fraude, comme (1 Chron., XII, 33, 38)
un coeur assuré, de bon coeur; c'est le sens qu'il a généralement dans l'Ancien-
Testament. Dans le Nouveau, il signifie, on bien la connaissance claire et
parfaite de la vérité révélée (Héb., V, 14. 1 Cor., Il, 6. Philip., III, 15), ou la
possession plus ou moins complète de toutes les grâces que Dieu accorde au
caractère chrétien (Jacq., I, 4. 2 Pierre, I, 5-7).
Le mot mystère (Ephés., III, 4, 5) s'applique à la participation des Gentils aux
bienfaits de l'Evangile; ailleurs nous avons le mystère de la piété, le mystère
«iniquité, le nom mystère ! de la grande Babylone. Le contexte est dans ce cas