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la longue remplacé le sens primitif par le sens nouveau. Ainsi, Bénir signifie
proprement en hébreu ployer le genou; mais ridée religieuse nouvelle s'est
tellement substituée à ridée matérielle qu'on ne peut plus dire qu'il y ait trope
dans l'emploi de ce mot.
Il y a métaphore quand il y a quelque ressemblance entre l'objet désigné et le
mot signifiant autre chose par lequel on le caractérise. Juda est un faon de lion
(Gen., XLIX, 9). Je suis le vrai cep (Jean, XV, 1). Vous êtes le labourage de Dieu
et l'édifice de Dieu (1 Cor., III, 9).
L'emploi d'un mot pour un autre est appelé synecdoque lorsqu'il a, non pas
ressemblance, mais rapport entre l'objet désigné et le mot par lequel on le
désigne; ainsi, quand on dit la coupe pour dire ce qu'elle contient (1 Cor., XI,
27), ou quand une partie est prise pour le tout, ma chair pour mon corps (Ps.
XVI, 9).
Quand ce rapport n'est pas visible ou quand il n'existe que dans la pensée,
comme, par exemple, quand on met la cause pour l'effet, ou le signe pour la
chose signifiée, on dit qu'il y a métonymie. Ainsi, Jean, XIII, 8: Si je ne te lave,
tu n'auras point de part avec moi. Cette figure trouve son explication (1 Pierre,
III, 21) dans ces paroles: Le baptême (qui nous sauve), c'est l'engagement d'une
bonne
conscience
devant
Dieu.
Ce ne sont cependant pas les mots seulement, ce sont quelquefois des phrases
entières qui sont prises dans un sens figuré; on doit distinguer alors:
L'allégorie, c'est-à-dire un enchaînement de métaphores bien soutenues qui, à
côté du sens naturel, semblent exiger une interprétation spirituelle ou morale.
Quelquefois l'allégorie est pure, c'est-à-dire qu'elle ne renferme aucun mot qui
laisse entrevoir directement l'application qui en doit être faite; ainsi la parabole
de l'enfant prodigue; d'autres fois elle est mixte, c'est-à-dire qu'elle finit par
trahir son sens réel et profond, comme au Ps. LXXX. Les versets 16 et 17
disent clairement que c'est des Juifs qu'il est question sous l'image de la vigne.
La parabole: c'est une allégorie sous forme de récit restreinte dans les limites
de faits possibles et naturels; la parabole du semeur, etc.
La fable, allégorie historique, dont les détails, par leur nature même, indiquent