Page 196 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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dans la vérité, qu'il voit Dieu, qu'il vient à Christ, qu'il s'appuie sur lui.
D'autres fois la Bible parle de Dieu dans des termes qui ne peuvent
littéralement s'appliquer qu'à l'homme. Elle lui prête des mains, des pieds, des
yeux, une bouche; elle dit de lui qu'il cache sa face; elle lui attribue des
affections et même des passions humaines: Dieu se repentit d'avoir fait
l'homme (Gen., 6). Dieu dit: Je descendrai et je verrai (Gen., XVIII, 21). Je vous
ai parlé, me levant dès le matin (Jér., VII, 13). Il fait ce qui lui plaît (Dan., IV,
35).
Il est bien évident, du reste, que ce langage d'analogie n'implique nullement
une similitude complète, et que, malgré l'emploi des mêmes mots, les affections
de Dieu, son amour, sa connaissance, sa colère, se distinguent toujours des
affections
humaines
par
leur
grandeur
et
leur
sainteté.
Les figures de la Bible n'ont jamais pour résultat, comme cela peut arriver en
parlant des choses humaines, de donner une idée exagérée des choses qu'elles
représentent. Au contraire, elles restent toujours encore en deçà de la vérité,
soit qu'elles nous parlent des vues de Dieu ou de la lumière qu'il habite, soit
qu'elles donnent à l'Eglise le nom d'épouse de Jésus-Christ.
Remarquons encore, et ceci est une conséquence générale du langage figuré,
que quelquefois une même image est prise dans deux sens différents et souvent
contraires. Ainsi, quand il est dit que Dieu se repentit, la signification de ce
mot n'est pas la même que lorsqu'il est dit, Nomb., XXIII, 19: Le Dieu fort n'est
pas fils d'homme pour se repentir. - 1 Tim., VI, 16: Dieu habite une lumière
inaccessible; mais, Ps. XVIII, 11, il fait “des ténèbres sa demeure secrète.” -
Moïse a vu Dieu face à face (Exode, XXXIII, 11); mais au verset 20 nul ne petit
voir sa face et vivre. - On comprend le sens particulier que dans chaque cas il
faut donner à l'image employée.
Souvent la Bible se sert, pour exprimer une vérité spirituelle, d'expressions
empruntées à l'histoire juive ou aux institutions mosaïques. - Les hommes sont
dans la servitude du péché. lis voyagent dans le désert; ils passent le Jourdain;
ils entrent dans le repos destiné au peuple de Dieu; ils ont un précurseur qui
marche devant eux, leurs prophètes, leurs prêtres, leur roi. L'idée même de la