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et même la gravité de l’holocauste, y voyant un
rempart «providentiel» contre le communisme.
Vladimir Felzmann, ancien membre de l’Opus,
rapporte une conversation avec Escriva qui en
dit long.
Après avoir maintenu que le
christianisme
avait
été
sauvé
du
communisme par la prise de pouvoir du
général Franco avec l’appui du chancelier
Hitler, il ajouta: «Hitler contre les juifs, Hitler
contre les slaves, c’était Hitler contre le
communisme.»
Cette indulgence pour le fascisme mène à
l’engagement de l’Opus dans le franquisme. En
fait, les sentiments de Franco envers Escriva,
qu’il avait connu jeune curé, étaient ambigus.
Dans sa biographie romancée de Franco, Manuel
Vasquez Montalban fait dire au Caudillo: «Ayant
fréquenté pendant près de vingt ans des
membres de cette institution, j’ai pu constater la
diversité de leurs choix concrets; mais, à
l’évidence, ils étaient tous marqués du sceau
d’une secte élue pour sauver le monde depuis le
haut de l’échelle.»