Page 67 - ISRAEL EST L

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fait plus prosaïque que ce même prêcheur est
vigoureusement pro-Israël ?» En 1995, Elliott Abrams,
autre figure de proue du mouvement néoconservateur,
souligna le déclin du pouvoir politique des juifs américains
et la nécessité pour eux de s'allier avec les évangéliques,
ce qui a contribué à répandre l'idée d'une droitisation de
la communauté juive américaine. Ainsi, bien qu'ayant des
fondements théologiques ou idéologiques différents, le
sionisme chrétien et les différents courants du sionisme
juif travaillent ensemble en faveur d'Israël, la bête de
l'Apocalypse qui a surgie de la terre des nations en 1948.
Le conflit israélo-palestinien dépend de multiples facteurs
d’ordre historique et géopolitique. En marge des puissants
lobbies liés aux intérêts pétroliers et militaro-industriels
des États-Unis, d’autres groupes de pression
socioéconomiques et idéologiques exercent une influence
déterminante sur les stratégies au Moyen-Orient. Parmi
ces derniers, le sionisme chrétien assure à l’État hébreu
un soutien quasi inconditionnel et des plus efficaces, et ce
au nom d’une théologie à fortes implications politiques
relevant du néoconservatisme. La vague du mouvement
évangélique de type pentecôtiste ou charismatique,
souvent fondamentaliste, revêt des formes si variées et si
fluctuantes qu’il existe, à en croire la spécialiste Célia
Belin, «presque autant de sionismes chrétiens qu’il y a de
chrétiens sionistes» – ce qui rend malaisé d’en rendre
compte.
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