Page 66 - ISRAEL EST L

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avec l'Amérique judéo-chrétienne. C'est une offre que les
juifs américains devraient envisager tant qu'elle est encore
sur la table.» La droite israélienne apprécie ce soutien
perçu comme utile bien qu'elle se méfie du fait du souhait
exprimé par les sionistes chrétiens que les juifs
reconnaissent finalement en Jésus le Messie. Pour le
pasteur Jerry Falwell, aimer le peuple juif est un
commandement divin et cet amour justifie le souhait de sa
conversion. De toute façon, pour Jerry Falwell, les juifs
doivent accepter que les chrétiens pratiquent
l'évangélisation à leur égard comme à l'égard de toute
l'humanité, car selon eux c'est une vocation irrévocable de
l'Église définissant ce qu'être chrétien signifie réellement.
À cet égard, l'existence du groupe des juifs messianiques,
qui se définissent comme ethniquement juifs mais qui
disent reconnaître en Jésus le Sauveur, entretient chez les
sionistes chrétiens l'espoir d'une conversion de masse du
peuple juif. Le mouvement néoconservateur, qui regroupe
notamment un certain nombre de penseurs juifs ayant
quitté la gauche démocrate trop timorée à leurs yeux à
l'égard des régimes autoritaires, en particulier des
dictatures arabes anti-israélienne, a contribué au
rapprochement entre Israël, le sionisme juif et le sionisme
chrétien. Ainsi, dès 1984, Irving Kristol, plaidait dans la
revue «Commentary»: «Pourquoi est-ce que les juifs
devraient se préoccuper de la théologie d'un prêcheur
fondamentaliste ? [...] En quoi ces abstractions
théologiques ont-elles de l'importance en comparaison du
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