Page 992 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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On a fait différentes tables des psaumes par ordre de matières, mais la nature même du psaume qui
embrasse souvent plusieurs sujets et passe de l'un à l'autre, ne permet pas toujours d'insister beaucoup
sur une division de ce genre. Quelques psaumes s'y prêtent, d'autres s'y refusent. Une division générale
en prières, actions de grâces, cantiques d'adoration, psaumes sentencieux, psaumes prophétiques,
psaumes historiques, est naturelle; c'est à peu près la division d'Athanase; Bickersteth subdivise encore
chacune de ces parties en plusieurs autres, et alors sa table n'est plus un guide très sûr.
— On a fait également quelques essais de classification des psaumes par ordre chronologique, mais
comme la date d'un assez grand nombre est inconnue et fort douteuse, il est inutile de s'y arrêter; il faut
se contenter d'un à peu près. Nous ne reproduirons donc pas des listes de ce genre; on les trouvera dans
l'Introduction de Home, dans l'ouvrage anglais, Companion to the Bible (traduction par Mme Rilliet-
Constant), et dans plusieurs commentaires français sur les Psaumes. La Polyglotte française de Bagster, et
la Concordance de Mackenzie, indiquent aussi l'ordre chronologique.
Les Juifs divisaient les Psaumes comme la loi de Moïse, en cinq livres qui unissaient aux psaumes 41, 72,
86, 106, et 150. Les quatre premiers se terminent par les mots Amen, Amen, le cinquième par Alléluia!
Épiphanes, en conséquence de cette division, appelait les Psaumes un second Pentateuque. À ce propos
encore, on a voulu parler de tables des matières, et l'on a dit que le premier de ces cinq livres chantait des
sujets tristes, le second des sujets de joie, le troisième des sujets tristes, le quatrième des sujets de joie, et le
cinquième la tristesse et la joie tout ensemble: mais il y a une futilité qui saute aux yeux de tout lecteur
attentif dans cette manière de parquer les psaumes. On admettrait plus volontiers le sentiment
d'Augustin qui, divisant les Psaumes en trois cinquantaines, voit dans la première la vocation, dans la
seconde la justification, dans la troisième la sanctification et la glorification des saints. Au reste la division
du Psautier en cinq livres n'est pas même prouvée; Eusèbe et Ambroise l'admettaient comme fort
ancienne, mais Hilaire, Jérôme et Augustin la repoussaient comme contraire à l'Écriture qui ne cite jamais
les Psaumes que comme formant un seul livre. Quoi qu'il en soit de cette division, qu'elle remonte aux
auteurs de la collection, ou qu'elle soit d'une date plus moderne, le recueil des Psaumes n'a jamais compté
que comme un seul livre dans l'énumération des livres canoniques de l'Écriture.
Les versions grecque et romaine ont réuni en un seul les psaumes 9 et 10, séparés dans le texte hébreu, de
sorte qu'à partir de ce psaume, il y a entre ces versions et les nôtres traduites sur l'original, une différence
dans la manière de noter les psaumes. Pour retrouver les 150, ceux qui ont réuni deux psaumes en un, ont
dû en dédoubler un en deux, et ils ont choisi le 147e (leur 146e) qu'ils partagent au verset 12. Les
catholiques réunissent encore les Psaumes 114 et 115 en un seul, et partagent le 116e en deux au verset 10.
Plusieurs psaumes portent en hébreu des inscriptions qui leur servent de titre, et que nos versions ont
quelquefois transcrites, quelquefois traduites (plus ou moins bien): l'édition française de Bagster les a
même supprimées. Voici les principales.
Mictam. Psaumes 16, 56, 57, 58, 59, 60. On a donné à ce mot obscur bien des significations. Les Juifs
entendent: cantique de David qui a été humble et intègre; ce sens obtenu à grand'peine par la
décomposition du mot, n'est qu'un expédient rabbinique. D'autres, tels que les Septante et la Vulgate,
traduisent inscription, titre qui ne signifierait rien. D'autres encore, dont Heidegger, le rendent par
cantique d'or, cantique précieux, en s'appuyant sur un sens possible de son étymologie. Nos savants
modernes enfin, lisant Mictab, comme Ésaïe 38:9, le traduisent simplement par écrit. L'opinion de
Heidegger nous paraîtrait le plus conforme au génie de l'hébreu, et ne serait pas en désaccord avec le
contenu de ces psaumes. La dernière est cependant plus simple.
Héduth (témoignage), Psaumes 80,
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