________________________________________
PARALYSIE,
________________________________________
maladie assez connue et assez fréquente, qui consiste dans le relâchement des muscles de certaines
parties du corps, et dans l'incapacité pour le patient de se servir librement et à sa volonté des membres
ainsi attaqués: malgré cette affection musculaire les organes conservent en général la circulation du sang,
la chaleur animale, et leurs sécrétions particulières. La paralysie frappe les bras, les jambes, la langue, les
yeux, etc., souvent en suite d'une attaque d'apoplexie. Elle n'est du reste généralement accompagnée
d'aucune douleur autre qu'un léger picotement facile à supporter. Sa guérison est toujours difficile: les
frictions, et les remèdes électriques sont au nombre des moyens dont on se sert avec le plus de succès.
— Les anciens connaissaient, ou plutôt distinguaient, une autre espèce de paralysie; les muscles au lieu
d'être relâchés, sont excessivement tendus, et n'obéissent plus à la volonté de leur maître, mais ils n'en
sont pas moins dans une activité constante et convulsive; c'est à cette classe qu'appartiennent la
catalepsie, l'épilepsie, et les différents genres de tétanos, tous accompagnés de violentes douleurs. Le
Nouveau Testament nous présente plusieurs exemples de ces maladies, et c'est peut-être dans cette
dernière espèce qu'il faut ranger la paralysie dont il est parlé Matthieu 8:6, ainsi que le font divers auteurs
qui l'entendent du tétanos, maladie moins rare dans les pays chauds que chez nous, et si douloureuse
qu'elle précipite rapidement et presque inévitablement dans le tombeau, tous ceux qu'elle atteint; le
tétanos est cependant moins fréquent encore en Orient que dans l'Afrique, qui paraît être sa patrie
originaire. On a voulu reconnaître aussi le tétanos emprosthetonus dans la maladie mentionnée Luc
13:11; elle consiste dans un raidissement des muscles du cou, accompagné d'une courbure générale du
corps d'arrière en avant; d'autres ont cru qu'il s'agissait là d'une autre espèce de maladie, peut-être de
douleurs rhumatismales; les médecins varient beaucoup sur ce qu'ils entendent par paralysie dans la
Bible, mais il est constant que dans la plupart des cas, il s'agit de véritables paralysies.
— La main sèche de Jéroboam,
1 Rois 13:4, et celle dont il est parlé Matthieu 12:10; Marc 3:1, n'étaient apparemment autre chose que des
membres paralysés; Ackermann pense que dans le cas de Jéroboam il est question d'une affection
tétanique.
________________________________________
PARAN, ou plutôt Pharan,
________________________________________
désert situé au sud de la Palestine, Genèse 21:21; cf. verset 14, entre ce pays et l'Égypte. Les Israélites y
passèrent pendant le voyage du désert, après qu'ils eurent quitté les solitudes du Sinaï, trois jours après
avoir quitté la montagne même sur laquelle la loi leur avait été donnée, Nombres 10:12,33. C'est peut-être
aussi à cause de ce souvenir que le nom de Paran est resté attaché à celui du Sinaï, Deutéronome 33:2,
d'autant plus que le mont de Paran était, selon toute apparence, attenant à la chaîne du Sinaï, cf. Habacuc
3:3. On a cru retrouver Paran dans le Wady Feiran, belle et fertile vallée, arrosée d'un ruisseau qui
déborde quelquefois, et renfermée entre des montagnes hautes et escarpées (Shaw, Niebuhr); mais cette
vallée, proche du Sinaï, est située au nord-ouest, tandis que celle de Paran était située entre le Sinaï et la
Palestine, du côté de la frontière iduméenne, et Makrizi (— Voir: Burckhardt) distingue positivement le
Paran biblique du Wady Feiran. Il est plus probable qu'une trace de Paran se trouve dans la mention que
font Eusèbe et saint Jérôme d'une ville de Pharan, située à trois journées nord-est d'Élana.
— Voir: aussi Flavius Josèphe, Guerre de Jud. 4, 9; 4.
— Quant à la ville de Phara, située sur les rives de la mer Rouge, et mentionnée par Ptolémée, elle se
rapporterait plutôt à la vallée de Feiran qu'au désert de Paran.
880