Page 699 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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environ 4,800 mètres de hauteur, et la neige n'y fond jamais; on y jouit d'une vue fort étendue sur la mer
et sur les montagnes environnantes. Le versant occidental s'incline doucement vers la mer, tandis que le
versant oriental est fort roide, comme le versant oriental de toutes les montagnes calcaires de la Syrie; il
conduit en deux heures, par une pente rapide, dans la vallée qui sépare le Liban de l'Anti-Liban, vallée
que les Grecs connaissaient sous le nom de Cœlésyrie, ou Syrie creuse, et qui porte en hébreu le nom de
Bikeath ou campagne du Liban, Josué 11:17; 12:7. D'autres cependant, Winer, Rosenmuller, pensent que la
Cœlésyrie est le Bikkath-Aven de Amos 1:3; tandis que la plaine du Liban serait plus près des sources du
Jourdain, au pied du Djebel-Heisch. Le sol en est fertile et sans pierres; ses heureux habitants, longtemps
ignorés et tranquilles, ont échappé aux orages des guerres qui désolaient leurs voisins, mais cette
prospérité a eu son terme; la fertile Cœlésyrie est devenue déserte, et l'on ne peut plus admirer
maintenant que les belles et gigantesques ruines de Bahalath qu'elle renferme.
— Quatre fleuves sortent du Liban: le Jourdain, qui coule au sud et va se jeter dans la mer Morte;
l'Amana, vers l'est; le Léontés, vers l'ouest; l'Oronte, au nord, vers la Méditerranée. Le Kadisha suit
pendant dix lieues, de l'est à l'ouest, le pied de la chaîne, et se jette dans la mer non loin de Tripoli; c'est
près de la source de cette rivière, dans le voisinage du village montagneux de Bschirraï, que se trouve
l'antique forêt de cèdres, si renommée et si déchue de sa gloire et de sa beauté. Les flancs escarpés du
Liban, jadis si richement boisés, ne comptent plus que quelques forets de chênes et quelques bouquets de
cèdres; mais dans les nombreuses vallées qui sillonnent les deux versants de la chaîne, croissent en
abondance les fruits du Midi, les figues, les amandes, les grenades, les citrons, les oranges (Bræm); plus
haut encore sont des plantations d'oliviers, et jusqu'au pied des sommets les plus élevés, des noyers, des
mûriers, de la vigne et des champs de blé. Le vin du Liban n'a pas perdu son ancienne réputation (Osée
14:7). Les pâturages des montagnes nourrissent un grand nombre de bêtes à cornes, de chèvres à longs
poils, des moutons et de beaux mulets, cf. Ésaïe 40:16. Nulle part sur la terre les sources ne sont plus
abondantes qu'au Liban, et une multitude de ruisseaux, qui fertilisent les champs et les prairies, se
précipitent par des gorges, et en formant de nombreuses cascades, dans la mer ou dans les vallées
principales. La Bible parle souvent de la magnificence du Liban, de ses cèdres, de ses forêts, de ses
champs fertiles, de ses doux parfums et de ses riches vignobles, de la neige qui recouvre ses cimes, des
eaux qui arrosent ses vallées, Osée 14:7; Cantique 4:11,15, et des animaux qui peuplent ses solitudes, les
perdrix, les sangliers, les chacals, les panthères. Le Liban est une image du Seigneur, de ses dons
spirituels et de son Église, Psaumes 133:3 (Hermon), Cantique 4:11,15; 5:15. Osée 14:5; Ésaïe 35:2; de
l'orgueilleux Assyrien et de ses destinées, Ésaïe 10:5,17-18,34; en général des choses grandes et puissantes,
Psaumes 29:6; Ésaïe 40:16. Son nom a été donné au temple de Jérusalem, qui était construit de bois de
cèdre, Zacharie 11:1; Ézéchiel 17:3, ainsi qu'au palais de Salomon, 1 Rois 7:2.
— La tour du Liban qui regarde vers Damas, Cantique 7:4, paraît avoir été fort haute; Benjamin de Tudéla
en a vu les restes, et assure que les pierres dont elle était construite avaient jusqu'à 20 palmes de long et
12 de large; Maundrel ne l'a vue que de loin.
Damas était le centre principal de toutes les caravanes de l'Asie occidentale; les villes de la côte
phénicienne étaient le port général d'où les marchands exportaient les marchandises venues d'Orient; la
double chaîne du Liban et de l'Anti-Liban séparait Damas de la mer. La route de communication la plus
directe entre ces deux grands entrepôts et débouchés, traversait l'Anti-Liban, la Cœlésyrie et le Liban;
mais pénible et dangereuse, elle n'a jamais été très fréquentée; la voie ordinaire et principale évitait les
montagnes au moyen d'un grand détour vers le sud; elle se dirigeait vers le bras est du mont Hermon, en
traversait aisément les hauteurs peu considérables et peu escarpées, descendait vers le Jourdain qu'elle
passait probablement au pont de Jacob (— Voir: Jourdain), suivait les bords du lac de Génésareth par
Capernaüm et Bethsaïda jusqu'à Magdala, montait par une vallée sur le plateau, et s'élevait plus haut
encore vers la plaine de Zabulon, au-delà de laquelle elle descendait à Akko. C'est là le chemin de la mer
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