Page 652 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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de bons pâturages, selon ce que Jacob avait annoncé (ibid. 11 et 12) «Il attache à la vigne son ânon, et au
cep excellent le petit de son ânesse; il lave son vêtement dans le vin, et son manteau dans le sang des
grappes; il a les yeux vermeils de vin, et les dents blanches de lait.»
Après la mort de Saül, la tribu de Juda se sépara des onze autres, et reconnut seule la royauté de David,
alors âgé de trente ans, pendant qu'Is-Boseth, fils de Saül, régnait sur tout le reste du pays. Juda soutint
son roi les armes à la main, et vit, au bout de sept ans et demi, son parti victorieux et les tribus ennemies
se réunir à lui: cette vaillante tribu devint ainsi la première du royaume en influence; elle conserva ses
avantages, et David y fixa sa résidence. Mais celle d'Éphraïm ne put voir sans jalousie ce triomphe qui
assurait à une autre tribu la prépondérance à laquelle elle avait toujours aspiré; et, profitant du
mécontentement qui s'était manifesté chez plusieurs tribus sous le règne de Salomon, et qu'elle s'était
sans doute appliquée à entretenir, elle se mit à leur tête à la mort de ce monarque, et, ne pouvant réunir à
elle le royaume tout entier, elle proclama la division du Royaume en deux parties, dont l'une fut appelée,
de son nom, royaume d'Éphraïm (quelquefois, mais improprement, royaume d'Israël), et l'autre, royaume
de Juda.
Deux tribus seules, celles de Juda et de Benjamin, composèrent le royaume de Juda; il faut y joindre
cependant aussi quelques villes de Dan et de Siméon, 2 Chroniques 11:10; 1 Rois 19:3. Mais si ce royaume
fut petit, il n'en resta pas moins le plus important des deux, non seulement parce qu'il avait à sa tête la
dynastie légitime, la royauté davidique, mais encore parce qu'il renfermait la plus grande ville de toute la
Palestine, Jérusalem, et le temple et le tabernacle, seul sanctuaire vers lequel pussent se tourner les Juifs
pieux et fidèles du royaume des dix tribus; enfin, Juda commandait à l'Idumée, dont les ports lui étaient
assujettis, et pouvaient être pour lui d'une grande utilité militaire ou commerciale; mais il ne sut pas
toujours profiter de ses avantages. La faiblesse numérique du royaume de Juda ressort de ce qui est dit, 1
Rois 12:21, que Roboam, voulant attaquer Jéroboam, ne put mettre sur pied que 180,000 hommes, chiffre
bien peu considérable quand on se rappelle ce que nous avons dit des armées de ces anciens temps; on
voit encore, par 2 Rois 14:9, l'immense différence que le roi d'Israël mettait entre sa puissance et celle de
Juda. Mais, dans l'esprit du peuple, la dynastie de Juda fut toujours considérée comme la légitime, tandis
que celle d'Israël était sortie d'une révolution, et n'avait pas pour elle ce droit divin que, seule parmi
toutes les dynasties qui ont existé, celle de David a pu revendiquer à juste titre; les prophètes n'ont pas
manqué de relever toujours cette légitimité du royaume de Juda. Sans doute, un prophète prédit à
Jéroboam son avènement au trône d'Israël, et lui annonça même qu'il serait béni s'il était fidèle; mais une
prédiction n'est pas une autorisation;
— Voir: d'ailleurs 1 Rois 14:14.
Jéhu même, nouvel usurpateur, fut également consacré roi d'Israël par un prophète, 2 Rois 9:1, sq., et la
dynastie de Jéroboam tomba comme elle s'était élevée.
Le royaume de Juda était garanti, à l'orient, par de puissantes frontières naturelles, contre ses ennemis
extérieurs; mais, des trois autres côtés, il était presque sans défense. Sa durée, jusqu'à sa destruction par
les Babyloniens, a été, d'après les calculs les plus exacts, de 387 ou 388 ans (Ézéchiel, 4:5, en nombres
ronds dit 390), c'est-à-dire de 975-588 avant J.-C. Les chiffres indiqués dans les livres historiques pour le
règne de chaque roi porteraient la somme totale des années à 393 ans et six mois; mais les années n'étant
pas toujours complètes, il est bien facile de réduire ce chiffre à celui de 387 sans altérer la justesse des
calculs. Voici la liste de ces vingt rois:
Roboam
Abijam
Asa
650