Page 489 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

Version HTML de base

concentrée et le plus fortement prononcée la profonde signification de cette ancienne économie, le cadre,
le miroir dans lequel se reflétait par avance le but de tout ce système préparatoire.
Il y a entre le texte hébreu et le texte samaritain, au sujet de la célébration de cette fête nationale, une
différence de version sur laquelle on a beaucoup écrit et beaucoup discuté. Dans le samaritain de
Deutéronome 27:4, on lit Garizim, tandis que l'hébreu, appuyé de toutes les anciennes versions, porte
Hébal. Mais les Samaritains sont à juste titre suspects d'avoir altéré sciemment le texte sacré pour le
mettre d'accord avec leurs coutumes; en effet, après le retour de l'exil, ils bâtirent sur le mont Guérizim
un temple qui fut détruit deux siècles plus tard par Jean Hyrcan: cet endroit n'en continue pas moins
d'être regardé par eux comme sacré et béni; et le petit reste de Samaritains qui sont encore actuellement à
Naplouse, l'appellent toujours le mont sacré, et y tournent leur visage quand ils font leur prière. Il y a
plusieurs autres traditions sur ce sujet: quelques-uns disent que les Samaritains, outre le vrai Dieu,
adoraient des idoles qu'ils tenaient cachées sur cette montagne, cf. 2 Rois 17:33. Les Samaritains
prétendent aussi que Jacob construisit des autels sur le Guérizim, et que c'est là qu'Abraham se rendit
pour sacrifier Isaac; mais,
— Voir: Morija.
Eusèbe et saint Jérôme placent ces deux montagnes beaucoup plus loin, à l'orient de Jérico et de Guilgal;
et Épiphane va jusqu'à les mettre au-delà du Jourdain; ces opinions ne sont pas soutenables; Guérizim
était si près de Sichem que Joatham, fils de Gédéon, parla du haut de la montagne aux Sichémites
assemblés dans la vallée. Juges 9:7.
________________________________________
GUERRE.
________________________________________
C'est les armes à la main que les Israélites commencèrent leur existence comme peuple; c'est dans une
guerre de conquête qu'ils entreprirent pour la première fois de faire connaître qu'ils n'étaient plus
seulement une famille, mais une nation. Lorsqu'ils quittèrent l'Égypte, ils étaient sans patrie, mais leurs
ancêtres avaient habité la terre qu'occupaient maintenant les tribus cananéennes, et ils résolurent, sous la
conduite de Moïse, d'aller s'y établir et d'en chasser les propriétaires légitimes et naturels; d'esclaves ils se
firent soldats; Dieu légitimait pour eux cette conquête, qui eût été sans cela aussi odieuse que le sont
toujours les expropriations des peuples. Devenus maîtres du pays, les Israélites durent encore, pendant
plusieurs siècles, rester sur la défensive, continuellement exposés aux attaques de leurs ennemis vaincus
mais non anéantis; ce fut la période des juges. Les guerres n'étaient alors que des successions de petits
combats sans ordre ni plan; chaque roitelet s'insurgeait dès qu'il avait quelques soldats disponibles, sans
chercher à s'entendre avec ses voisins. L'art de la guerre ne fit des progrès que sous les rois, sous Saül
d'abord, puis surtout sous David, et les Israélites furent bientôt en mesure d'opposer à leurs ennemis des
troupes aussi régulières et aussi bien disciplinées que pouvaient l'être celles de ces ennemis eux-mêmes.
Avant d'ouvrir une campagne, ce qui avait lieu ordinairement au printemps, 2 Samuel 11:1, on
commençait par consulter l'Urim et le Thummim, Juges 20:27; 1 Samuel 14:37; 23:2; 28:6; 30:8, ou
quelqu'un des prophètes, 1 Rois 22:6; 2 Rois 19:2; 2 Chroniques 18:4. Puis venait la proclamation faite par
les officiers du camp aux hommes timides, aux nouveau-propriétaires, aux nouveau-mariés, etc., qu'ils
eussent à se retirer. Suivait la déclaration de guerre: on s'approchait de la ville ou du camp ennemi, et l'on
demandait la paix, une explication, ou la réparation des torts suivant les cas: la paix entraînait
nécessairement pour le peuple ennemi son assujettissement à Israël; si la paix n'était pas acceptée la
guerre commençait, guerre d'extermination dans laquelle les deux combattants cherchaient mutuellement
à s'anéantir, Deutéronome 20. On voit des exemples de déclarations de guerre, Juges 11:12; 1 Rois 20:2; 2
Rois 14:8. Une fois en présence de l'ennemi, un sacrifice était offert pour l'heureux succès de l'entreprise,
et un prêtre ou le général en chef lui-même adressait aux soldats une allocution militaire de nature à
487