présents. La famine ayant cessé, Abraham retourna en Canaan avec Lot qui l'avait toujours accompagné
jusqu'alors, et dressa ses tentes entre Béthel et Haï, où précédemment il avait élevé un autel. De
fréquentes contestations entre les bergers de l'oncle et du neveu au sujet des citernes et des pâturages
dont ils voulaient jouir exclusivement les uns et les autres, leur montrèrent que «la terre ne les pouvait
porter pour demeurer ensemble.» Abraham laissa généreusement à Lot la liberté de choisir le premier
l'endroit où il se fixerait; et Lot ayant choisi l'Orient et le Midi, toute la plaine du Jourdain, Abraham se
rendit dans les plaines de l'Amorrhéen Mamré près d'Hébron (1920, avant J.-C.) Quelques années après,
Lot ayant été fait prisonnier par Kédor-Lahomer et ses alliés, Abraham avec 318 de ses serviteurs et
quelques Cananéens de son voisinage, part, poursuit les vainqueurs, les joint à Dan, près des sources du
Jourdain, délivre son neveu, lui fait rendre tout ce qui lui avait été enlevé et reprend le chemin du retour.
Les rois de la plaine voulaient abandonner à Abraham tout le butin qu'il avait fait, et ils le supplièrent de
leur rendre au moins les prisonniers, mais Abraham leur rendit le tout ne voulant rien garder pour lui-
même et réservant seulement une faible part pour les Cananéens qui l'avaient secondé dans son
expédition. Comme il passait devant Salem (plus tard Jérusalem), Melchisédec, roi de cette ville et
sacrificateur du Dieu fort souverain, vint à sa rencontre, le bénit, et lui offrit du pain et du vin pour le
restaurer lui et ses gens. Quelques-uns pensent que ce fut plutôt à Dieu qu'il offrit ce pain et ce vin en
sacrifice d'actions de grâce; Abraham lui donna la dîme du butin, Hébreux 7:4. À cette occasion, l'Éternel
renouvela les promesses qu'il avait faites à son serviteur, lui réitérant l'assurance qu'il posséderait le pays
de Canaan; un fils lui fut promis, et Dieu, le conduisant hors de sa tente, lui annonça que sa postérité
serait aussi nombreuse que ces étoiles qui brillaient au firmament. Abraham offre alors un sacrifice
d'après l'ordre que Dieu lui en donne, une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois
ans, une tourterelle et un pigeon; puis, quand le soir est venu, il voit en vision le feu du ciel passer entre
les victimes, et Dieu lui dévoile l'avenir, lui annonce la captivité d'Égypte, sa fin glorieuse, et les biens qui
seraient le partage de sa descendance.
Cependant ces promesses ne se réalisaient pas; le patriarche avançait en âge, et tout semblait annoncer
qu'Élihézer son intendant serait aussi l'héritier de ses richesses. Saraï, pensant que peut-être ce n'était pas
à elle qu'était destiné l'honneur de donner un fils à Abraham, engagea son mari à prendre pour femme
Agar sa servante égyptienne, espérant que Dieu accomplirait ses promesses dans les enfants qu'il aurait
d'elle; Saraï de son côté les aurait adoptés et pris pour siens, suivant la coutume de ces temps. Mais quand
Agar se vit sur le point de devenir mère, elle méprisa sa maîtresse et voulut s'élever au-dessus d'elle.
Abraham maintint Sara dans ses droits; Agar maltraitée dut s'enfuir, mais l'ange de l'Éternel lui apparut
au désert et lui ordonna de retourner chez Abraham et de se soumettre à sa maîtresse; elle obéit et donna
le jour à Ismaël. (1910, avant J.-C.)
Treize ans après, le Seigneur renouvela son alliance avec le patriarche, et changea son nom d'Abram (père
illustre) en celui d'Abraham (père d'une multitude), et celui de Saraï (ma princesse) en celui de Sara
(princesse). Comme signe et pour confirmation de l'alliance, il lui ordonna de se circoncire lui et tous les
mâles de sa famille et de sa maison, et il lui promit positivement qu'avant le terme d'une année, il lui
naîtrait un fils de Sara.
Mais les énormités qui se commettaient dans la contrée où Lot s'était retiré, à Sodome, à Gomorrhe, et
dans les villes voisines, avaient décidé l'Éternel à les détruire toutes avec le sol même sur lequel elles
reposaient. Un jour qu'Abraham était assis a la porte de sa tente, il vit s'approcher trois personnages,
Genèse 18. Sans les attendre, il court à eux, les invite à entrer pour se rafraîchir, leur lave les pieds, et
prépare avec Sara de quoi leur servir à manger. Quand ils eurent achevé leur repas, ils se firent connaître
pour ce qu'ils étaient, et répétèrent au patriarche la promesse que l'Éternel lui avait faite peu de jours
auparavant. Mais Sara n'ayant pu retenir un sourire d'incrédulité, l'Éternel dit à Abraham: «Pourquoi
Sara a-t-elle ri? Y a-t-il quelque chose qui soit difficile à l'Éternel?» Puis les messagers célestes reprirent
leur voyage, marchant vers Sodome, et Abraham les accompagnait. C'est ici que se place une des scènes
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