Page 26 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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fils de Ner, cousin de Saül, 1 Samuel 14:50, et général de ses troupes. Comme il était habituellement à
l'armée et qu'il y occupait une place importante, il n'est pas étonnant qu'il ne connût pas David lorsque
celui-ci vint à Soco et combattit Goliath, 1 Samuel 17:53-58; mais il est plus difficile de concevoir qu'il
gardât assez mal son maître pour que David et Abisaï aient pu pénétrer dans le camp sans être aperçus,
26:5-14. Après la mort de Saül, Is-Boseth son fils lui succéda et fut couronné par Aimer, qui pendant sept
ans soutint les prétentions de la famille déchue; mais dans presque toutes les batailles il dut se retirer
avec perte. Les troupes de David et celles d'Is-Boseth s'étant rencontrées près de Gabaon, Abner eut la
barbarie de proposer, soit comme simple prélude, soit pour gagner du temps, un combat singulier entre
douze hommes de chaque parti. Les vingt-quatre combattants se furent bientôt égorgés les uns les autres,
une affreuse mêlée s'ensuivit, et les troupes d'Abner furent mises en pleine déroute. Vivement poursuivi
par Hazaël, Abner frappa ce guerrier et retendit sur le carreau après l'avoir d'abord vainement sollicité de
s'éloigner; mais Joab et Abisaï, frères d'Hazaël, n'en furent que plus acharnés à poursuivre l'armée
ennemie; enfin, au coucher du soleil, Abner demanda que le combat fût suspendu, et profita des ténèbres
pour se retirer avec les siens. Cependant Abner avait noué une intrigue avec Ritspa, concubine de Saül;
Is-Boseth, soit qu'il y vît une tache pour sa famille, soit qu'il crût y voir plutôt les prétentions de son
général au trône, lui en fit des reproches. Abner, piqué au vif, répondit avec aigreur, rappela à Is-Boseth
les services qu'il lui avait rendus, et jura de livrer tout le royaume entre les mains de son adversaire.
Aussitôt il entre en effet en correspondance avec David, lui fait rendre sa femme Mical que Saül avait
donnée à un autre, et se rend auprès de lui à Hébron. À peine est-il sorti du festin auquel David l'avait
invité, que Joab, informé de ce qui se passait, tâche de persuader au roi son oncle qu'Abner est venu dans
de perfides intentions. Puis, sans s'ouvrir davantage sur ses desseins, il envoie à Abner un messager qui
Je ramène à Hébron; là, il le tire à l'écart et lui donne la mort, poussé à ce crime par le souvenir du
meurtre de son frère Hazaël, mais sans doute aussi par la crainte de voir Abner prendre rang sur lui dans
les armées et dans la faveur du roi. David détesta cette coupable action de son neveu, qui avait répandu
durant la paix le sang qu'on répand en temps de guerre, 1 Rois 2:5; il rendit de grands honneurs à la
dépouille mortelle du général, il composa un hymne sur sa mort, et près de sa fin rappela à Salomon ce
crime qui ne devait pas rester impuni. 1 Rois 2:5,32-34.
— Voir: encore 2 Samuel 2 et 3.
(Le capitaine Abner, qui joue un si beau rôle dans l'Athalie de Racine, est un personnage purement fictif
qui n'a pas de correspondant dans l'histoire sainte.)
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ABRAM ou ABRAHAM,
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Genèse 11:26-25:10, fils de Taré, naquit à Ur, ville des Chaldéens, l'an du monde 2008, avant J.-C. 1996. Il
passa les premières années de sa vie dans la maison de son père, qui était idolâtre; peut-être adora-t-il lui-
même les idoles pendant quelque temps, mais Dieu lui ouvrit les yeux, et l'on prétend qu'Abraham fut, à
cause de sa conversion, exposé à toutes sortes de persécutions de la part de ses compatriotes. Il paraît
assez probable que Taré fut aussi convaincu de la vanité des faux dieux, puisqu'il partit d'Ur avec son fils
et qu'il l'accompagna dans le lieu que l'Éternel leur avait désigné. Ils se rendirent d'abord à Caran en
Mésopotamie, où Abraham eut la douleur de perdre son père: de là, il vint en Palestine avec Saraï sa
femme, Lot son neveu, leurs serviteurs et leurs troupeaux, et ils se fixèrent momentanément dans cette
contrée habitée parles Cananéens, mais dont Dieu promit à Abraham que sa postérité la posséderait.
Toutefois, Abraham n'y posséda jamais lui-même un pouce de terrain (sauf la caverne qu'il acheta pour y
ensevelir son épouse), mais il y demeura toujours comme étranger. Peu de temps après son établissement
dans ce pays, il survint une grande famine qui le contraignit de descendre en Égypte, et, dans la crainte
que les Égyptiens frappés de la beauté de sa femme ne voulussent la lui ravir et ne lui ôtassent la vie à
lui-même, peut-être aussi pour se soustraire à l'opprobre que lui aurait causé la stérilité de Saraï, il la fit
passer pour sa sœur. Pharaon la fit en conséquence enlever et voulut la mettre au nombre de ses femmes;
mais averti par une vision et par les châtiments divins, il se hâta de la rendre à son mari avec de grands
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